Votre rubrique hebdomadaire « A la découverte de… » vous présente ce dimanche 26 décembre, Senoussi Hassana Abdoulaye, Directeur général de l’Ecole nationale d’administration (ENA).

Le concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration (ENA), édition 20 salué, aussi bien par les autorités que par l’opinion d’une manière générale. Le Président du Conseil militaire de transition s’est fendu d’un post pour s’en féliciter. De même, l’Association des anciens élèves de l’ENA a décerné une attestation de reconnaissance au Directeur général Senoussi Hassana Abdoulaye. Qui est celui qui, à la tête de cette prestigieuse école de la République depuis 2018, essaie de lui redonner ses lettres de noblesse ?

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Senoussi Hassana Abdoulaye voit le jour le 17 février 1984 à N’Djamena. Le fils du grand commis de l’Etat qu’est Hassana Abdoulaye et d’Amné Taha Ali fait ses premiers pas à l’école de Béguinage, puis à l’école catholique associée. Après un intermède de deux ans au Benin (CM2 et 6ème), il rentre au pays et s’inscrit au collègue puis lycée du Sacré-Cœur. En 1ère L, « ayant un goût assez fort pour la littérature et les sciences sociales de manière générale », il se porte candidat libre au baccalauréat qu’il décroche en 2002.

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Senoussi Hassana Abdoulaye obtient, la même année, une bourse et s’envole pour le Maroc. Au royaume chérifien, il s’inscrit à la faculté de Droit de Rabat. En deuxième année, « ayant aussi une forte appétence pour les questions liées à l’administration », Senoussi passe avec succès le concours de l’ENA du Maroc en qualité d’élève étranger dans la filière diplomatie, option partenariat et coopération. Au bout de cinq années au Maroc, il décroche à la fois une maîtrise en Droit et le diplôme de l’ENA du Maroc.

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Senoussi Hassana Abdoulaye rentre au pays et, après son intégration en 2009 à la Fonction publique, sert au Secrétariat général du gouvernement. Au bout d’un peu plus d’un an, le jeune fonctionnaire postule pour l’ENA française (Strasbourg) où il est admis. En 2014, il en sort nanti d’un Master en administration publique. Actuellement, il est en train de terminer une thèse en sciences politiques à l’Institut d’études politiques de Toulouse en France.

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En dépit de son jeune âge, Senoussi Hassana Abdoulaye a un CV long comme le bras. Il a été, entre autres, président de l’équipe technique d’appui au ministre secrétaire général du gouvernement chargé de l’élaboration de la Feuille de route du gouvernement de transition, rapporteur général du Comité chargé d’organiser un forum national sur le bilinguisme, président de l’équipe technique d’appui au comité de suivi chargé de la rédaction des textes législatifs et réglementaires issus des résolutions du deuxième forum national inclusif, rapporteur général du deuxième forum national inclusif, secrétaire général du défunt Collège de contrôle et de surveillance des revenus pétroliers.

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C’est en 2018 que celui qui dispense des cours dans plusieurs établissements d’enseignement supérieur a été nommé Directeur général de l’ENA. Une prestigieuse école dont les concours d’entrée sont souvent source de contestations. Mais celui de 2021 a été salué par l’opinion. Pour Senoussi Hassana Abdoulaye, ce résultat s’explique par plusieurs raisons, notamment la prise de conscience des autorités sur le fait « qu’il fallait permettre à l’ENA de s’affranchir de certaines mauvaises pratiques qui ont parfois eu cours il y a quelques années ». Mais également la prise de conscience de la nécessité de « sortir des cadres de qualité de cette école. Et pour sortir des cadres de qualité de cette école, il faut nécessairement permettre à ce que le concours soit le plus transparent possible et que le choix de ceux qui doivent y entrer soit uniquement basé sur le mérite et l’excellence ».

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Pour le DG, les consignes étaient très claires qu’il ne devait pas y avoir de corruption, de trafic d’influence ou de passe-droit. « Finalement, même si c’était très difficile, nous avons réussi à tenir ce pari », se félicite-t-il. Celui qui est officier de l’Ordre national du Tchad (distinction obtenue en 2020 dans le cadre des réformes institutionnelles) croit que le pays a besoin de ce type de concours « transparent, basé sur le mérite, ne souffrant quasiment d’aucune contestation pour que l’excellence soit maintenant au centre des questions liées à l’accès aux grandes écoles ». Parce que, appuie-t-il, « L’ENA n’est pas une école des riches, l’ENA n’est pas une école de ceux qui ont plus de bras longs que d’autres. L’ENA est une école de la République. Elle est ouverte à tous les filles et fils de la République de façon égalitaire ».

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