Le domicile du président du Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP), Mahamat Allahou Taher, a été le théâtre ce 15 février d’un point de presse de ses avocats puis d’un meeting de soutien.

Après l’ordonnance de la Cour suprême et le point de presse des dissidents, c’est autour des avocats du président du RDP de faire une sortie médiatique. En effet, le 13 février 2024, la plus haute juridiction du Tchad a suspendu la résolution relative à la réélection de Mahamat Allahou Taher lors de la convention de décembre 2021. Alors que cette même Cour a déclaré en décembre 2022 mal fondée la requête de Mahamat Moctar Ali, elle donne finalement raison au requérant en février 2024. Tandis que Mahamat Moctar Ali et ses camarades jubilent, c’est la surprise du côté des avocats de Mahamat Allahou Taher. Car, “autrement dit, avec la décision de la Chambre administrative de la Cour suprême du 30 décembre 2022, le contentieux relatif à la désignation de Monsieur Mahamat Allahou Taher a connu son épilogue”, estiment ses avocats Ditchibé Moudiné et Olivier Gouara.

En plus de cette surprise, ils font noter que ni le président Mahamat Allahou Taher, ni le RDP n’ont été associés à la procédure. “Saisie par une requête le 09 février 2024, la Chambre administrative de la Cour Suprême a cru devoir trancher avec célérité en violant toute les règles de procédures prévues par l’ordonnance n°002/PR/2021 portant attribution, organisation, fonctionnement et règles de procédure devant la Cour suprême. Il y a lieu de préciser que dans le cadre de la procédure qui aboutit à l’ordonnance n°007/CS/CA/SC/2024, Monsieur Mahamat Allahou Taher n’a jamais été notifié d’une quelconque manière pour produire des éléments pour sa défense. Il n’y a jamais eu une audience de la chambre administrative qui a abouti à l’ordonnance n°007/24”, relatent les avocats qui dénoncent l’absence du principe du contradictoire.

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En outre, citant les dispositions de la Charte des politiques, les avocats estiment qu’un parti politique est une organisation du droit privé et que le règlement d’un litige en son sein n’est pas de la compétence de la chambre administrative de la Cour suprême. “Cette compétence, il faut le dire, est dévolue au Président du Tribunal de Grande Instance siégeant en matière civile”.

Après ce point de presse de ses avocats, le président contesté du RDP a reçu le soutien des militants de la fédération du parti pour la ville de N’Djamena qui, par la voix du secrétaire général de ladite fédération, Amine Tebder Josué, apportent leur “soutien sans réserve” à Mahamat Allahou Taher et demandent au président de transition de “s’investir personnellement” pour un dénouement “heureux” de cette crise.

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En réponse, l’ancien ministre qui a réitéré son accusation de “cabale poltico-judiciaire”, a déclaré que “quelles que soient les circonstances, quels que soient les défis, le RDP restera le RDP”. Il promet utiliser “toutes les voies de droit pour que le RDP rentre dans ses droits légitimes”.