Dénommé « la charte du Liptako-Gourma », le document instituant l’Alliance des Etats du Sahel (AES) est rédigé en 17 articles. Voici quelques points saillants.

L’article 2 de cette charte dispose que l’Alliance a pour objectif d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelles aux parties contractantes.

L’article 3 informe de la mise en place « ultérieure » des organes nécessaires au fonctionnement de l’Alliance, ainsi que leurs attributions.

En outre, les trois pays à savoir le Burkina, le Niger et le Mali vont œuvrer, prévoit l’article 5, à la prévention, la gestion et au règlement de toute rébellion armée ou autre menace portant atteinte à l’intégrité du territoire et à la souveraineté de chacun des pays, en privilégiant les voies pacifiques et diplomatiques et, « en cas de nécessité », à user de la force pour faire face aux situations de rupture de paix et de stabilité.

Si atteinte est portée à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’une ou plusieurs parties contractantes, elle est « considérée comme une agression contre les autres parties et engagera un devoir d’assistance et de secours de toutes les parties, de manière individuelle ou collective, y compris l’emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité au sein de l’espace couvert par l’Alliance », clarifie l’article 6.

Entre eux, les membres de l’Alliance se sont engagés à ne pas recourir à la menace, à l’emploi de la force ou à l’agression : c’est ce que dit l’article 8.

Les décisions de l’Alliance sont prises à l’unanimité. La Charte « peut être ouverte » à tout autre Etat partageant les mêmes réalités géographique, politique, socio-culturelle et qui accepte les objectifs de l’Alliance.

Les trois pays contractants sont dirigés par des militaires, après qu’ils ont déposé par la force les présidents élus. Ces pays font face aux attaques terroristes et sont en froid diplomatique avec la puissance colonisatrice, la France, qui a suspendu la délivrance de visas et la coopération culturelle.

C’est la République du Mali qui est dépositaire de la présente Charte. Elle est ratifiée le 16 septembre 2023 par les présidents de transition du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, du Mali, Assimi Goita, du Niger, Abdourahamane Tiani.