Le programme d’appui aux composantes légales et prévotale de la force conjointe du G5 Sahel (ACLEP-G5) procédé ce 17 février à la cérémonie de clôture et de remise d’attestation aux premiers stagiaires de formation prévotale. C’était une formation de deux semaines pour le personnel du groupement des écoles de la gendarmerie nationale du Tchad.

C’est au groupement de l’école de la gendarmerie de Boudouloum, localité située dans la sous-préfecture de Koundoul à environ 25Km de la ville de N’Djamena que la cérémonie a eu lieu.

Ces dernières années, la situation sécuritaire du Tchad et du Sahel en général devient de plus en plus instable. C’est dans un contexte d’insécurité que cette formation voit le jour.

Selon l’ACLEP-G5, la prévôté est une unité de d’investigation de la gendarmerie assurant l’appui judiciaire des forces de armées dans le cadre des opérations militaires. Ainsi, cet atelier s’inscrit dans le cadre de “préparation des 30 futurs prévôts des bataillons tchadiens de la force conjointe du G5 Sahel dans l’appréhension de leur éventuel cadre d’action d’un point de vue opérationnel, juridique, judiciaire afin d’améliorer leur connaissance théorique et pratique entant qu’officiers et agent de la police judiciaire“.

Débutée en septembre 2021 pour une durée de 36 mois, la formation prévôt des gendarmes est un projet de l’Union européenne confié à Expertise France. Il est exécuté pour un coût de 10millions d’euros. Lorenzo Vingut Harrinton représentant de l’Union européenne a souligné que la promotion de la sécurité et de la paix en faveur de l’Etat de droit et de la protection au Sahel demeure l’un des objectifs stratégiques du partenariat Union européenne-Tchad d’où la nécessité de cette formation.

Il insiste sur le rôle des forces de l’ordre d’instaurer un climat de confiance entre elles et la population. C’est dans cette optique que: “Vous en tant que professionnels du secteur, représentant de l’autorité d’État, vous êtes pleinement conscient des enjeux et de la grande responsabilité d’offrir à la population l’espoir et l’assurance qu’elle mérite lors de vos opérations partout dans le pays, dans le lac-tchad, dans le sahel ou en tout lieu de déploiement” a-t-il martelé.

Il poursuit que ces gendarmes formés dans le cadre de prévôt ont un rôle important et crucial à jouer au niveau opérationnel que symbolique. Car, dit-il, “il serait difficile d’avancer la stabilité au Sahel sans un accord sur le fait que ce qui est à l’origine et au maintien de ce problème était l’absence d’un état de droit et l’absence de la protection des citoyens contre les exactions et abus“. Par la même occasion, Lorenzo Vingut Harrinton a évoqué les défis auxquels sont confrontés ces stagiaires. Il énumère par là leurs conditions de mission, les équipements à leur disposition, les infrastructures etc.

De son côté, Stéphanie Martin, responsable de Expertise France révèle que ce stage qui appuie la formation des éléments prévotaux au Tchad et dans le Sahel fait partie des groupes d’activité au bénéfice de la gendarmerie pour mieux assurer son devoir vis-à-vis de la population tout en tenant compte des Droits de l’Homme. Selon elle, c’est beau de suivre cette formation mais il appelle ces stagiaires à appliquer sur le terrain et dans l’exercice de leur travail ces connaissances acquises durant ces deux semaines.

Enfin Ngoté François Tatiko, Directeur général, 2ème adjoint de la Gendarmerie nationale estime que le Tchad doit disposer d’une brigade prévotale afin de lutter contre le “banditisme armé”. C’est pourquoi “à vous les stagiaires, je vous demanderai de mettre en pratique les connaissances que vous avez acquises ici pour le bien du service.” Il sollicite ensuite la continuité d’appui des partenaires dans le renforcement des capacités des gendarmes au Tchad.