Les conducteurs de moto taxi à N’Djamena appelés communément “clandomen” ne font pas seulement dans le transport mais aident également dans la lutte contre l’insécurité. 

Il n’y a pas un seul carrefour de la ville de N’Djamena où les conducteurs de mototaxi ne sont visibles. Grâce à leur engin, ils facilitent le déplacement de la population à l’intérieur des quartiers et à faire des courses.

S’ils sont souvent accusés d’être à l’origine de l’insécurité dans la ville, ils sont également ceux qui aident la population et les forces de l’ordre à mettre la main sur des présumés voleurs d’engins, de trafiquants, et autres.

Pour éviter que des personnes malintentionnées s’infiltrent parmi eux et commettre des délits, les clandomen sont organisés par carrefour et avec des règles. “On est organisé par carrefour. Ce qui nous permet d’avoir tout sous contrôle. Quand une personne souhaite intégrer notre groupe, on prend le maximum d’informations sur lui. Cela nous permet d’éviter des ennuis”, explique Mahamat Saleh, clandoman exerçant dans le secteur du grand marché.

D’après lui, au niveau de leur carrefour, ils ont aidé la Police à démanteler beaucoup de réseaux de malfaiteurs. “Nous informons les policiers de tout ce qui se passe dans nos parages: des personnes suspectes, des cas d’accident, des cas de vol, etc.”, affirme-t-il.

Il n’est un secret pour personne que les clandomen sont ceux qui sont les premiers à pourchasser des voleurs de moto dans la ville. Sur ce point, leur solidarité et leur promptitude sont irréprochables.

“Tout récemment on a aidé les policiers à arrêter un jeune qui venait se présenter en tant que policier pour arnaquer et voler les motos. Aussi, un autre qui faisait semblant d’être un fou et volait les rétroviseurs et caméra arrière des voitures”, appuie-t-il.

Malgré cette collaboration, les clandoman estiment que leurs efforts ne sont pas reconnus. “Nous voulons que l’Etat reconnaisse nos efforts et nous aide également. Nous sommes les yeux de la Police car, rien ne peut passer inaperçu chez nous. Nous connaissons les coins dangereux et autres“, plaide Mahamat Saleh qui se plaint également des tracasseries policières.