Si hier matin, N’Djamena a été le théâtre de scènes d’arrestation et de chasse à l’homme des jeunes du parti Les Transformateurs, en ce début de semaine, l’on constate que les domiciles des leaders dudit parti font l’objet de contrôle par des forces de défense et de sécurité. 

L’annonce de son retour avait suscité de grande attente parmi ses partisans à N’Djamena et dans tout le Tchad, mais elle s’est rapidement transformée en des arrestations et contrôle musclé des domiciles de certains leaders aussi en exil avec Dr Succès Masra, président du parti Les Transformateurs, en exil après les évènements douloureux du 20 octobre 2022.

A Gassi, dans le 7ème arrondissement où se trouvent les domiciles de deux vice-présidents du parti Les Transformateurs, Ndolembaï Sadé Njesada et Dr Sitack Yombatina Béni, une présence remarquable des forces de l’ordre est observée hier dimanche 8 octobre et ce lundi matin où des véhicules civils sans plaque d’immatriculation sont stationnés. “Après plus de 1h30mn et après avoir interdit tout passage devant la maison, ils viennent de partir avec quelques effets et mon cadet menotté”, a alerté hier nuit le vice-président chargé des partenariats et diaspora, Ndolembaï Sadé Njesada.

Des riverains ont témoigné avoir observé plusieurs mouvements de véhicules militaires et civils non immatriculés en pleine nuit jusqu’à l’heure actuelle tout autour des domiciles de certains leaders proches de Succès Masra. Pour ce qui de la question des arrestations hier, dont le parti parle de près de 200 et la Police, d’une cinquantaine, cette dernière assure que ces actions étaient nécessaires pour “garantir la sécurité” de la ville.

Pendant ce temps, l’on apprend des sources policières que les forces de police vont également lancer des perquisitions dans les heures à venir, dans les domiciles de plusieurs autres partisans du président du parti Les Transformateurs dans le cadre d’une opération visant à “maintenir l’ordre public”.

Le retour de Dr Succès Masra en exil était attendu depuis longtemps par ses partisans, qui espéraient un changement politique dans le pays. Cependant, avec le mandat d’arrêt international rendu officiel, cela laisse la population dans l’incertitude quant à l’avenir politique du pays en ce moment où la question du référendum constitutionnel est à l’ordre du jour.