Au moins deux personnes ont été tuées et 15 autres blessées lors d’un incident grave survenu dimanche entre des militaires de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) et la population au poste frontalier de Kasindi avec l’Ouganda, dans le nord-est de la RDC, a fait savoir le gouvernement du pays.

“Le gouvernement condamne et déplore vigoureusement cet incident malheureux dont le bilan provisoire fait état de deux compatriotes décédés et 15 autres blessés à la suite des coups de feu tirés par des casques bleus d’un contingent de la Brigade d’Intervention de la MONUSCO”, indique un communiqué signé par Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement.

Tout en présentant ses condoléances aux familles éplorées et aux blessés, le gouvernement de la RDC a rassuré que des dispositions requises étaient en cours pour assurer la prise en charge matérielle et judiciaire consécutive à ce drame. Les autorités de la RDC, conjointement avec la MONUSCO, ont initié une enquête pour établir les responsabilités, connaître les motivations d’un tel forfait et adopter des sanctions sévères à l’encontre des casques bleus responsables de ce drame qui sont déjà aux arrêts.

“Le gouvernement de la RDC appelle au calme la population congolaise en général, et particulièrement, celle de Kasindi et de toute la province du Nord-Kivu (nord-est), et rassure qu’il veillera à ce que pareil incident ne se reproduise plus”, poursuit le communiqué, ajoutant que les casques bleus concernés ne pourraient plus faire partie des contingents de la MONUSCO en attendant l’aboutissement du Plan de retrait de cette force onusienne dans le pays.

Un peu plus tôt dans la journée, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita, a déploré les pertes en vies humaines et des blessés causés par cet incident qualifié de grave.

Les manifestations anti-ONU ont récemment dégénéré en actes de violence dans le pays. 15 personnes, dont un casque bleu et deux membres de la police de la MONUSCO, ont été tuées mardi à Butembo et à Goma.

Depuis lundi dernier, des milliers des personnes manifestent contre la MONUSCO dans plusieurs villes du pays, plus particulièrement à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, où quelques bureaux de la MONUSCO ont été saccagés et pillés par les manifestants en colère. Ceux-ci accusent l’ONU d’être inefficace contre les groupes armés, notamment les rebelles du mouvement du 23 mars qui occupent plusieurs villages au nord-est de Goma.