SANTE- L’Association de lutte contre l’excision et de protection de nos cultures (ALCEPC) a lancé sa campagne sous le thème « Traduire les décisions politique en actions à la base pour accélérer l’atteinte de la tolérance zéro d’ici 2030 ». C’est dans le cadre de la journée de mobilisation internationale contre les mutilations génitales féminines (MGF), le mercredi, 06 février 2019.   Au programme, des interventions des organisateurs, des gynécologues et des autorités traditionnelles.

La journée intitulée Tolérance zéro aux mutilations génitales féminines à N’Djaména a été organisée par l’ARCEPC. Cette 16ème édition a été lancée par la Secrétaire exécutive, 1ère adjointe du Réseau des femmes africaines ministres et parlementaires du Tchad (REFAMP/T), Assia Mahamat Abbo.

L’ARCEPC a lancé par ailleurs un SOS à tous les partenaires et les autorités pour qu’ils puissent appliquer les lois pour faire fonctionner les mécanismes en charge sur les questions de lutte contre l’excision. Elle attend des engagements forts de la part de toutes les communautés représentées et des différents acteurs.

Selon les représentantes des femmes, il faut mettre en œuvre des initiatives coordonnées et systématiques et aussi impliquer l’ensemble des communautés sur la question des droits fondamentaux et celle de l’égalité de sexe, pour encourager l’abandon des MGF. Egalement, ces initiatives doivent mettre l’accent sur le dialogue social et permettre aux communautés d’agir elles-mêmes et collectivement en vue d’éliminer cette pratique. Elles doivent en outre pouvoir répondre aux besoins des femmes/filles qui subissent les conséquences de cette pratique, en matière de santé sexuelle et reproductive. Comme conséquences de cette pratique de mutilation,  Dr Chéné Adoum soulève entre autres les difficultés à l’accouchement, sécheresse vaginale qui rendent les apports sexuels douloureux, lésion de l’urètre entraînant une incontinence urinaire, des règles douloureuses, conséquences psychologiques et sexuelles…

Quinze ans après son institutionnalisation, la journée internationale contre les MGF offre un cadre de lutte pour pouvoir éradiquer définitivement cette « mauvaise pratique ». Grâce au travail acharné des militantes anti-excision, le bilan de 2018 montre un taux de prévalence de 38%, selon la modératrice de l’événement. Cette campagne ne s’achève non seulement à cette journée mais des panels sont prévus pour le 8 février à l’IFT et le 10 au centre Don-Bosco.

Lire aussi: Les Mutilations génitales féminines : que valent les instruments juridiques y relatifs au Tchad ?