Le président du parti Les Transformateurs, Dr Succès Masra, a animé ce jeudi, une conférence de presse axée sur de nombreux problèmes liés à l’organisation du dialogue national inclusif. S’agissant de la participation au dialogue, il a souligné que le paysage démocratique du Tchad est aujourd’hui, plus encore que par le passé, très divers.

Pour lui, on y dénombre plusieurs centaines de partis politiques et plus d’un millier d’organisations de la société civile et médias (associations, ONG, groupements, faitières, plateformes, etc.) officiellement reconnus ou non. La diaspora tchadienne est également très active sur les sujets qui intéressent le changement du Tchad. “De la même façon qu’il est matériellement impossible de convier au dialogue tous les 16 millions de Tchadiens, il est difficilement envisageable de faire participer chaque parti politique et chaque organisation de la société civile. L’on doit donc sélectionner les participants au dialogue. Cependant, cette sélection actuelle s’est faite de façon arbitraire sur aucun critère pertinent permettant d’aboutir à un dialogue efficace”, a-t-il dénoncé estimant que c’est un même camp qui s’est sélectionné.

Il faut dire que le paysage politique tchadien compte environ 217 partis politiques officiellement enregistrés et marqué par l’existence de deux camps. D’un côté, les partis qui soutiennent le CMT, c’est-à-dire, toute entité qui participe aux organes de la transition et/ou qui font allégeance et soutiennent le processus conduit par le CMT, et de l’autre côté, les partis ne soutenant pas le CMT et ne remplissant pas les conditions ci-dessus.

Lire aussi : Dialogue national : voici la répartition des participants faite par le CODNI

Et Dr Succès Masra de proposer les critères qui peuvent permettre de choisir les représentants des partis politiques au dialogue. “Dans l’environnement actuel du Tchad et par souci d’apaisement et d’inclusivité, le bon sens recommande de retenir comme critère pertinent de participation au dialogue national inclusif et souverain, les principaux partis qui soutiennent le CMT, et ceux dans l’opposition ou neutres. Même chose pour les organisations de la société civile. Cependant, il revient à chaque regroupement de se structurer et de s’organiser pour désigner ses représentants avec des mandats précis. Car, lorsqu’on va à un dialogue, c’est pour réaffirmer les opinions que l’on a préalablement mûries sur les sujets inscrits à l’ordre du jour du dialogue. Chacun doit donc s’obliger à bien réfléchir et s’approprier les sujets en débat pour se forger une opinion argumentée qui sera portée au dialogue par des délégués ayant la capacité exigée de participation efficace aux débats constructifs”, a réaffirmé Dr Succès Masra, président du parti Les Transformateurs estimant qu’à l’heure actuelle, l’on va vers un monologue et non un dialogue.