Lire c’est se cultiver, nourrir l’esprit, la faculté mentale. Mais au Tchad, l’amour pour la lecture perd de plus en plus sa place dans le cœur de la jeunesse. Conséquence, la baisse de niveau.

De toute évidence, le désamour du livre ou de la lecture dont fait montre la jeunesse tchadienne a ses racines dans le déséquilibre du système éducatif du pays. «A notre époque, un élève de CM1 peut normalement lire et rédiger une lettre. D’ailleurs, quand j’étais en classe de CE2, pendant les vacances, j’ai profité pour lire toutes les pages de la bible. Mais aujourd’hui ce n’est pas facile de voir ce genre d’élèves », fait remarquer une retraitée, avant de s’interroger «Si avant les élèves arrivaient à faire normalement la lecture en CE1 ou CE2, pourquoi c’est un cas rare de nos jours? Ce qui est sûr, la qualité de notre système éducatif a chuté », conclut-elle.

Les méthodes d’enseignement et d’apprentissage font constamment l’objet d’essai. Depuis un certain temps, le pays n’arrive pas à trouver un modèle d’enseignement fixe et performant, pouvant permettre aux jeunes de se défendre en oral et en écrit. Conséquence, le pays se trouve de plus en plus rempli des jeunes scolarisés mais incompétents.

Etant donné que le système éducatif tchadien ne favorise pas comme il se doit, l’apprentissage de la lecture dès le bas âge, l’amour du livre sinon la culture de la lecture est complètement absente du milieu de la jeunesse. Nombreux sont ces jeunes qui n’arrivent ni à lire correctement ni à écrire une phrase juste en français, alors qu’ils sont aux collèges et aux lycées. Cette attitude de la jeunesse tchadienne vient corroborer la pensée qui dit ‘’ s’il y a un secret à cacher à un Africain, il faut le mettre dans un livre.’’

Le 2 novembre courant, la deuxième édition du mois du livre et de la lecture a été lancée par les autorités en charge de la culture. « Le but de cette manifestation d’envergure internationale est d’amener le public, particulièrement la jeunesse à aimer le livre donc la lecture », a laissé entendre Pietor Abbo, le président du comité d’organisation de ladite édition.

Cette initiative est à encourager et à pérenniser. Car, la lecture est à la base de la culture intellectuelle. L’Etat doit aussi fournir des efforts pour équiper les bibliothèques mais aussi les rendre disponibles un peu partout pour faciliter l’accès aux livres par les jeunes. Sinon les prix de vente des livres dans les librairies de la place ne sont pas à la bourse de tout le monde.