La garde à vue de Gamar Sileck, l’ancien directeur général de l’Office national pour la sécurité alimentaire (ONASA), à la suite de la plainte de l’Inspection générale d’Etat (IGE), relance le débat sur cette institution que dirige Mbodou Mboudoumi, depuis sa nomination le 15 juillet 2021. Qu’a fait cette institution depuis la disparition du Maréchal du Tchad ? Enquête sur cette institution qui fait trembler les fonctionnaires de l’État.
Vendredi 11 mars 2022. Il est 9 heures passées au Palais du 15 janvier, à Diguel, dans le 8ème arrondissement, siège de l’Inspection Générale d’Etat. Dans les couloirs de cet immense bâtiment, tout paraît calme. Difficile de trouver d’interlocuteurs à qui s’adresser si ce n’est les militaires postés presque devant chaque bureau d’Inspecteurs. Malgré ce calme olympien, des discussions houleuses se passent dans certaines salles, nous renseigne un jeune rencontré dans une allée, visiblement bien informé. Et il poursuit avec preuve à l’appui, que depuis 2021, 59 missions de contrôle et d’inspection ont été diligentées par l’IGE comme s’il fait l’éloge de son institution.
Un peu plus loin de là, au Palais de justice, des juges s’activent sur les dossiers transmis par l’IGE. « 53 missions sont complètements achevées et les rapports finalisés. Au titre de redressement, il y a 125 676 170 931 FCFA dont 25 224 923 911 FCFA le montant des recouvrements. Six plaintes ont été déposées auprès des juridictions compétentes contre des personnes morales et physiques ayant commis ou posées des actes répréhensibles. 12 requêtes civiles ont été déposées auprès des juridictions compétentes en réclamation de paiement des créances », renseigne notre source, s’appuyant sur le document à sa portée, requérant l’anonymat. Information confirmée par notre source au niveau du parquet. Ici à la justice, certains juges souhaitent que le Garde des Sceaux puisse recadrer d’autres juges sur les principes fondamentaux qui réglementent la liberté provisoire surtout en ce qui concerne les personnes poursuivies pour des faits qualifiés d’infractions à caractère économique et financière. Et de poursuivre qu’une affaire opposant l’IGE à une société chinoise a été très fructueuse grâce à une saisine à hauteur de 625 062 532 FCFA.
Malgré ce travail, l’on note que souvent, des règlements de compte se font par des inspecteurs interposés contre certaines personnes. « Aucune institution d’Etat parfaite n’existe, il y a des inspecteurs qui utilisent leurs postes pour régler le compte de certaines personnes. Mais souvent, le chef les rappelle à l’ordre. Il y a aussi sans doute, des injonctions venant d’en haut », rassure notre interlocuteur.
Contacté pour confirmer ou infirmer les faits, les responsables de l’IGE nous informent qu’ils sont tenus par le secret professionnel, donc ne peuvent se prononcer sur la question.
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Sabre Na-ideyam