Plusieurs femmes ont été kidnappées par les éléments Boko Haram lors des incursions dans les départements de Fouli et Kaya, province du Lac-Tchad ce dernier temps. Le préfet de Kaya (Bagassola) appelle à une synergie d’action.
“Les Boko Haram se ravitaillent à partir de nos bétails. Ils n’ont pas d’autres ressources“, a fait savoir le préfet du département de Kaya, Hassane Abdoulaye Haggar.
En moins d’une semaine (du 17 au 22 février), les éléments de Boko Haram ont attaqué deux fois le département de Fouli. Elles ont fait des morts. Plusieurs femmes ont été enlevées au cours des incursions. Leur nombre exact reste méconnu pour le moment. “On a enregistré beaucoup de femmes qui ont été enlevées. La grande partie est encore restée là-bas. Des fois quand il y a des affrontements, il y a des femmes qui profitent pour fuir. Sinon quand ils les enlèvent c’est difficile de les récupérer“, explique le préfet Hassane Abdoulaye Haggar.
Sources des enlèvements
Selon le premier responsable du département de Kaya, ces attaques sont menées par les fils du terroir. “Ce sont les fils du terroir et ils savent quel chemin emprunter pour amener les femmes à leur base. Difficile de les rattraper“, avoue-t-il. D’après des habitants de la localité, les auteurs de ces attaques sont des jeunes en manque d’activité qui empruntent le chemin du terrorisme. Des informations confirmées par le préfet. “C’est une zone qui regorge beaucoup de jeunes sans activité. Ils n’ont rien à faire et les éléments de Boko Haram leur proposent de l’argent et ils s’en vont. Et d’autres par contre ils n’ont rien à faire et un de ces quatre matin vous apprenez qu’ils sont déjà partis“.
Les efforts des autorités
Pour essayer de maintenir les autres, les autorités de la localité ont circonscrit une zone du Lac afin que ces derniers puissent mener leurs activités de pêche. “C’est en quelque sorte un cercle“. Elle est sécurisée par les militaires.
Face aux incursions répétées des éléments de Boko Haram, les autorités en charge de la sécurité ont mis sur pied un comité de vigilance. Il “est l’œil et l’oreille de la population. Il alerte quand il constate qu’il y a avancée des Boko Haram, il signale à leur chef. À notre tour, nous faisons un compte rendu aux forces de l’ordre que dans tel endroit il y a le groupement de Boko haram. Il y a les forces mixtes du bassin du Lac-Tchad, les forces de la zone qui se déplacent pour mener des opérations. C’est-à-dire, ils ont des postes et mettent des éléments par endroit les bloquer“.
Appel à l’aide
Malgré des dispositions pour éviter de nouvelles attaques, le doute plane. Plusieurs autochtones ont quitté leurs villages pour s’installer à des kilomètres. Selon le chiffre donné par le préfet, il y a actuellement plus de 200 sites des déplacés. Il appelle à une synergie d’action pour assurer la sécurité dans la zone. “En termes de sécurité, il y a une seule solution. S’il y a possibilité de prendre contact avec les pays voisins et mener une action de grande envergure pour nettoyer les éléments de Boko Haram, cela peut bien aider. Au cas où on n’arrive pas à le faire, ce serait dangereux”.