Âgé de 28 ans, Yamtemadji Ngaradoumadji Florent est un ingénieur des travaux de développement rural. Avec son diplôme, il n’a pas attendu d’être intégré à la Fonction publique pour valoriser ses compétences. Grâce à son entreprise Agrobusiness, il fait du travail de la terre son activité génératrice des revenus.

Né le 12 mai 1995 à Ndjola 1, un village de la sous-préfecture de Bouna dans la province du Mandoul, Yamtemadji Ngaradoumadji Florent est un diplômé qui ne chôme pas. Licencié en Ingénierie des travaux de Développement en Agriculture de l’Institut universitaire des Sciences agronomiques et environnement de Sarh, le jeune ingénieur n’a pas attendu d’être intégré pour valoriser ses compétences.

Ce qui m’a motivé à entrer à l’Institut universitaire des Sciences agronomiques et environnement de Sarh, c’est que dès mon enfance, j’ai été habitué à la terre. Chaque matin, pendant les vacances, je me rendais aux champs avec mon grand père et avec l’habitude j’ai pris goût“.

En s’inscrivant dans cet institut, Yamtemadji Ngaradoumadji Florent raconte être la risée de ses camarades avec qui il était admis au baccalauréat et de certaines personnes de son quartier. “Je me souviens entretemps lorsque je me rendais à l’Institut agronomique pour suivre mes cours, certaines personnes et même mes propres amis se moquaient de moi en me disant je suis très jeune pour étudier l’agronomie.”  Ces railleries n’ont pas démotivé ce jeune homme, amoureux de la terre. Il persévère jusqu’à l’obtention de sa licence en 2020.

Influencé par les réseaux sociaux, le jeune ingénieur agricole a décidé de créer en 2021 une petite entreprise dénommée  “Agrojob” qu’il définit comme le travail de l’agriculture. Dans cette structure, Yamtemadji produit des pépinières : papayers, citronniers, manguiers, pommes cannelle, orangers, et aussi quelques variétés de fleurs.

“Mes premières années étaient un peu très difficile. L’an passé j’ai vendu 3 000 pots de mes pépinières, ce qui m’a rapporté une somme de 800 000 francs CFA. Ce sont au total 8 000 pots de pépinières qui sont réalisés”, raconte-t-il. Des revenus qui lui permettent de vivre modestement.

Je suis le benjamin d’une famille de 26 enfants. Avec ce que je fais, je m’en sors tranquillement et j’ai même recruté quelques jeunes qui m’aident à évacuer mes produits en saison pluvieuse dans certains quartiers de la ville de Sarh.”

Engagé à faire grandir sa petite entreprise, l’ingénieur en agronomie demande aux personnes de bonne volonté et aux ONG de pouvoir le soutenir. Car, son souhait le plus ardent est de lancer des formations en agrobusiness au profit de la jeunesse tchadienne.