Le déclenchement du plus haut niveau d’alerte de l’OMS vise à faciliter une réaction internationale coordonnée et une plus grande collaboration sur le partage des vaccins et des traitements, rapporte l’Agence Ecofin.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré le samedi 23 juillet, une « urgence de santé publique de portée internationale », soit son plus haut niveau d’alerte, pour tenter de freiner la propagation de l’épidémie de variole du singe qui a déjà contaminé près de 17 000 personnes dans 74 pays.
« J’ai décidé de déclarer une urgence de santé publique de portée internationale », a déclaré le directeur général de l’organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus (photo), précisant que les avis d’un comité d’experts de l’OMS ont divergé sur la nécessité de déclencher le plus haut niveau d’alerte.
Neuf membres de ce comité d’experts qui s’est réuni le mercredi 20 juillet étaient contre la qualification d’urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) et six en faveur. Ce qui a amené le directeur général de l’OMS à trancher.
Cette qualification est définie comme un « événement extraordinaire » dont la propagation constitue un « risque pour la santé publique dans d’autres Etats » et pouvant nécessiter « une action internationale coordonnée ».
Selon le règlement sanitaire international, la déclaration d’USPPI oblige les Etats à renforcer la surveillance et les actions contre la maladie ainsi qu’à notifier à l’OMS les risques sur son territoire.
Risque relativement modéré
La qualification de la variole du singe d’USPPI vise également à faciliter une réaction internationale coordonnée et une plus grande collaboration sur le partage des vaccins et des traitements.
Le patron de l’OMS a cependant précisé que le risque posé par la maladie dans le monde est « relativement modéré » à part l’Europe où il est élevé.
« Bien que je déclare une urgence de santé publique de préoccupation internationale, pour le moment, il s’agit d’une épidémie qui concerne des hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, et en particulier ceux qui ont des partenaires multiples. Ce qui veut dire qu’elle peut être stoppée avec les bonnes stratégies dans le bon groupe », a-t-il expliqué.
Maladie cousine moins dangereuse de la variole éradiquée depuis une quarantaine d’années, la variole du singe est endémique dans certains pays d’Afrique subsaharienne comme la République centrafricaine, la RDC et le Nigeria. Elle se propage cependant, depuis début mai dernier, dans plusieurs pays où elle était jusque-là extrêmement rare, notamment en Europe et en Amérique du Nord.
Selon un bilan du Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention, CDC) arrêté au vendredi 22 juillet, la maladie a frappé plus de 16 836 personnes dans 74 pays. La majorité des malades sont des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, relativement jeunes, et vivant essentiellement en ville, d’après l’OMS.