Des centaines de personnes ont marché à N’Djamena ce 15 février pour réclamer justice et dignité suite au conflit au village Sandana qui a fait une douzaine de morts.
Des centaines de personnes ont répondu à l’appel lancé par un collectif des ressortissants du Moyen Chari. Tôt le matin, ils se sont regroupés à l’espace Fest’Africa au quartier Moursal dans le 6e arrondissement. Pantalon, tee-short/chemise et foulard ou turban, tous en noir, signe de deuil. Alertée, la police a pris d’assaut l’espace et a obligé les manifestants à quitter le lieu.
Les manifestants se sont replier sur l’avenue Kondol. Ils sont munis des pancartes et affiches où on peut lire « je suis Sandana », « arrêtez de tuer les innocents »,« CMT a échoué à sa mission ». Aux coups de sifflets, ils déclenchent la marche pacifique. Selon leur plan, les marcheurs passeront devant la maison du président du Conseil national de transition (CNT), Haroun Kabadi pour aboutir au stade municipal de Pari-Congo dans le 6e arrondissement.
A peine arrivé à l’extrémité de l’avenue Kondol, une vingtaine de véhicules du Groupement mobile d’intervention de la police (GMIP) surgit derrière les manifestants. La police tire des gaz lacrymogènes sur les manifestants. C’est le sauve-qui-peut.
Un peu plus loin, des jeunes s’organisent et reprennent la marche. Selon les contestataires interrogés, ils marche pour deux mobile. Manifester en signe de mécontentement face « aux tueries des personnes » au village Sandana, et réclamer justice et dignité dans le Moyen Chari et au Tchad en général. La marche a duré au moins 3 heures. C’est aux environs de 10h que le calme est revenu dans la ville de N’Djamena.
« Cette marche pacifique est faite en réponse au massacre dont la communauté de Sandana a été victime », a indiqué l’un des leaders du collectif, Djimyabaye Delaville. D’après lui, il y a eu des blessures. « Nous avons enregistré une dizaine de personnes blessés qui sont en train d’être prises en charge dans les différents hôpitaux ».
Cette marche a été annoncée par un collectif des ressortissants du Moyen Chari au lendemain du conflit qui a entraîné une douzaine de morts dans la localité de Sandana le 09 février dernier. Selon le collectif, une note d’information sur la marche avait été envoyée au ministère de la Sécurité publique et de l’Immigration. Les autorités en charge de la sécurité n’ont pas donné une suite.
La marche a vu la présence de l’archevêque de N’Djamena, Edmond Djitangar, l’avocate Jacqueline Moudeïna, Me Hissein Ngaro et plusieurs artistes.