Un groupe ad hoc de magistrats estime que la grève lancée par le Syndicat des magistrats du Tchad et le Syndicat autonome des magistrats du Tchad pour exiger des meilleures conditions de travail a des conséquences négatives sur les détenus. Le groupe appelle les magistrats à reprendre le travail le lundi, 7 août. C’est lors d’un point de presse fait ce 4 août à la Maison nationale de la femme à N’Djaména

Pour ce groupe de magistrats, la grève lancée depuis près de deux mois par le Syndicat des magistrats du Tchad (SMT) et le Syndicat autonome des magistrats du Tchad (SYAMAT) dégrade davantage l’image de la justice, qui souffre déjà d’une ‘’mauvaise réputation’’.

‘’En effet, le groupe ad hoc estime, pour sa part, que la poursuite, sous sa forme actuelle de la lutte syndicale des magistrats, risque quelle que soit sa légitimité, de manquer de pertinence et de ne pas recevoir l’adhésion du grand public en raison de la multitude des points de revendication qui sont posés tout en sachant qu’ils ne peuvent, en toute logique, être résolus à la fois, peu importe la bonne volonté du gouvernement’’, affirme leur porte-parole, Kouldjim Mbaigonro, rappelant notamment que les indemnités des magistrats ont été revalorisées de 50%.

Cette grève a pour conséquence, rappelle le groupe, la détention abusive de milliers de personnes.

Le groupe demande donc au gouvernement de communiquer officiellement sur l’état d’avancement des négociations ; invite leurs confrères à reprendre le travail dès le lundi, 7 août.

Au départ, les magistrats ont cessé le travail pour exiger que le prochain Conseil supérieur de la magistrature soit uniquement composé des magistrats et que son président soit désigné par ses pairs. Le projet de constitution adopté par le Conseil national de transition n’a pas pris en compte cette exigence.

Les magistrats sont revenus sur les revendications relatives à l’amélioration de leurs conditions de travail, contenues dans un protocole d’accord signé entre le gouvernement et eux. Ils estiment que le gouvernement n’a pas respecté ses engagements.