JUSTICE – Les magistrats ont exprimé plusieurs revendications lors de leur assemblée générale extraordinaire tenue ce lundi 28 juin. Parmi celles-ci, la priorité est mise sur la protection du corps judiciaire.

Pour le président du Syndicat des magistrats du Tchad (SMT), Moussa Wadé Djibrine, la cessation de travail de trois jours était pour faire le deuil de leur collègue Ahmat Mahamat Hamba, procureur de son état, assassiné en plein service. « Après le deuil, nous nous sommes réunis aujourd’hui en AG pour discuter de la question de l’insécurité en milieu judiciaire. Nous, les magistrats sommes exposés à tous les dangers. Les tribunaux ne sont pas protégés et les magistrats ne sont pas sécurisés, raisons pour lesquelles les magistrats ont débattu de la question ce matin », explique le président du SMT.

« Nous avons décrié mais on n’est pas écouté et les magistrats ont dit qu’ils ne vont pas travailler dans l’insécurité. Il faut que l’Etat intervienne, plus précisément le Chef de l’Etat en sa qualité de Président de la République et de Président du Conseil Supérieur de la Magistrature qu’il intervient personnellement pour nous résoudre ce problème en milieu judiciaire », plaide Moussa Wadé Djibrine.

Taoka Bruno, président du Syndicat autonome des magistrats du Tchad (SYAMAT) a relevé à son tour que c’est le résultat des frustrations qui les a amenés à la tenue de cette assemblée générale. « C’est ce que nous avons enduré depuis longtemps, nous avons toujours dénoncé ça. Cette fois-ci nous avons dit non », lance-t-il.

Les magistrats tchadiens à la sortie de leur AG

« L’assemblée générale a décidé également une poursuite qui va être déclenchée outre ces agents de la police qui ont outragé des magistrats », a pointé du doigt le président du SYAMAT.

Les deux présidents des syndicats demandent la dotation des tribunaux en élément de sécurité. Dans tous les tribunaux du pays, il faut affecter les agents de sécurité comme toutes les autres hautes autorités du pays qui ont des éléments de protection. Le procureur de la République et le président du tribunal au Tchad sont exposés à tous les dangers, font savoir les deux syndicats.