ENERGIE- L’une des plus grosses difficultés de la Société nationale d’électricité (SNE) est la vétusté remarquable de ses équipements. En plus de fonctionner avec le diesel, elle concentre assez d’efforts pour entretenir ses machines. Voici ce que révèle l’enquête de Tchadinfos.com sur les équipements de la SNE.  

La centrale électrique de Djambal-Bahr, située derrière le commissariat central, est un générateur installé depuis 1963. Toutes les pièces de la machine ont été au moins rechangées une fois. La marque et le constructeur ne sont plus sur le marché. En cas de panne, il faut de bricolage pour redémarrer. La centrale, avec tous les efforts concentrés sur elle et ses difficiles entretiens, ne fournit que moins de 2 mégawatts. « C’est une machine qu’on devait mettre au musée pour permettre aux étudiants de venir s’imprégner des réalités du passé », ironise même un responsable de la SNE.

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A côté de cette vieille centrale de l’époque postcoloniale, se trouve un autre groupe installé il y a une vingtaine d’années qui fournit à la société quelques 4 mégawatts. Bien que cette machine soit jeune par rapport à celle de 1963, elle ne répond pas aux normes standards.

A ces générateurs vieillissant propres à la SNE, un producteur indépendant V Power vend ses services à la société en lui apportant près de 16 mégawatts.

La seule centrale de la SNE qui correspond actuellement au standard international, avec des hautes technologies, est la centrale de Farcha, qui a une capacité installée de 81 mégawatts. Mais elle ne fournit aujourd’hui que 60 mégawatts.

Toutes ces centrales fonctionnent avec du diesel qui revient trop cher à la société. Ces machines consomment plus de 11 citernes par jour soit plus de 220 millions Fcfa par jour.

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En tout cas, le système électrique de N’Djaména est composé de plusieurs unités de production notamment la centrale de Farcha, la centrale de Djambalbar couplée à la centrale de production privée V POWER, la centrale de location temporaire d’Aggréko et la Raffinerie de Djarmaya.

Toutes ces centrales produisent sur la boucle 90 kilovolts autour de la ville de N’Djamena exceptées celle de Aggréko et celle de la raffinerie qui débitent sur le réseau 66 kilovolts entre Djarmaya et Lamadji distant d’environ 40Km. L’ensemble de cette production électrique est transformée par trois postes sources à savoir le poste de Lamadji et le poste de Djambalbar ainsi que celui de Garan-Gousso, pour injecter l’énergie électrique produite sur le réseau moyenne tension pour l’alimentation des usagers au niveau de la ville de N’Djamena.

Cette configuration donne au système électrique de N’Djamena un standard de type production, transport et distribution comparé aux autres villes à l’intérieur du pays avec un système de type production-distribution.

Pour pallier aux difficultés d’accès à l’électricité, la SNE entend combler le déficit de la production de 22 mégawatts par l’apport de producteur indépendant Aggreko et la négociation de l’augmentation de la puissance de V Power, et entamer les discussions sur le mix énergétique  (solaire, gaz etc.); au moins une augmentation de 20 mégawatts est  attendue en 2019  et 30 mégawatts en 2020.