Vendue par son père biologique, une fille âgée de 12 ans a fui sa famille adoptive à Abéché, dans la province du Ouaddaï suites aux traitements dégradants dont elle est victime depuis quelques années.

Elle est âgée de 12 ans, originaire de la province du Logone Occidental. Elle a été vendue par son propre père selon son témoignage à une dame dans la ville d’Abéché il y a quelques années. « C’est mon père qui m’a confiée à cette dame. Je vis avec elle depuis plusieurs années à Abéché sans les nouvelles de mes proches. C’est avec mon père qu’elle communique au téléphone le plus souvent, mais moi non ».


Dans sa famille adoptive, elle a déclaré être victime des traitements dégradants. « Dépassée par les travaux domestiques et des traitements inhumains qu’elle me fait subir j’ai pris fuite pour me réfugier chez le chef de carré », a-t-elle témoigné au micro de nos confrères de la radio Fm Liberté.

La fille a été récupérée par la coordination de l’Association pour la réinsertion des enfants en détresse et la défense des droits de l’homme (ARED) d’Abéché. Selon le coordinateur national de l’ARED, Madjiyera Ngar Alkoa, toujours au micro de la Fm Liberté, elle a pris fuite suites à des bastonnades. « Elle est la dernière à se coucher et la première à se lever. On l’a obligé d’aller faire paître les moutons. Elle dit comment elle est à la cuisine et on lui demande de paître les animaux ? Ils se sont mis à la bastonner, elle a pris fuite et s’est retrouvée dans la rue. C’est ainsi que la coordination de l’association a pu la récupérer ».

La famille adoptive a tenté de récupérer l’enfant selon le coordinateur de l’ARED. « Ses bourreaux se sont mobilisés pour l’arracher. Il a fallu qu’on s’impose avec l’appui de la justice, la délégation de l’action sociale et de l’UNICEF d’Abéché pour que la fille soit récupérée ». Madjiyera Ngar Alkoa a indiqué qu’il emmènera l’enfant à Moundou pour voir le procureur.

Elle n’est pas la seule à être dans cette situation. L’association pour la réinsertion des enfants parle de 15 victimes de la traite ou d’esclavage qui ont été récupérées et gardées à Abéché dont 7 mineurs.

Dans un rapport récent, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a relevé qu’au Tchad 85% des enfants sont victimes de discipline violente, et un enfant sur trois travaille dans des conditions dangereuses.