Le programme d’appui à la gestion concertée des aires protégées et écosystèmes fragiles du Tchad (APEF) travaille à la mise en place d’une Agence des aires protégées et de la conservation de la biodiversité denommée Tchad Nature. Les techniciens du programme l’ont dit lors d’une conférence de presse organisée ce 16 juin à N’Djaména.
Il est constaté que les moyens pour le secteur environnemental au niveau national diminuent.
Mais, par rapport aux activités de terrain, les moyens augmentent. « Ce qui est un paradoxe. Pour des raisons de gouvernance, on a un fossé », déplore Romain Calaque, consultant de l’APEF.
Tchad Nature vise à corriger ce problème en établissant un « tuyau » entre les soutiens disponibles au niveau international et les acteurs tchadiens.
L’agence aura un statut de groupement d’intérêt public. Ce qui n’existe pas encore dans les textes tchadiens. Des obstacles notamment juridiques sont en cours d’être levées.
« A la lecture de documents mis à disposition, on s’est rendu compte qu’il y a un vide quelque part. D’abord au niveau de l’existence du GIP. On s’est donc inspiré de ce qui existe en France et au Cameroun pour proposer une convention constitutive qui doit être le statut de Tchad Nature».
«Au moment d’aller plus loin, on s’est rendu compte qu’il y a un obstacle. Au niveau de la loi 14 de 2008, une des dispositions devait être modifiée pour permettre la reconnaissance légale de GIP au Tchad. Un atelier a permis de nous prononcer sur cette modification. Un autre obstacle, je me suis rendu compte qu’il n’existe pas une loi qui organise les GIP. Un projet de loi a été rédigée et envoyée au secrétariat général du gouvernement », explique Baniara Yoyana, consultant de l’APEF.
Romain Calanque est optimiste sur la suite du processus. « Dans les prochaines semaines, nous allons remettre tous les documents techniques attendus : le projet de statut, le projet de manuel de procédure, le projet de premier plan annuel de travail avec le budget aux autorités pour leur arbitrage ».
Le projet de création de cette agence est une recommandation du ministère de l’Environnement. Elle date de 2015.
Des négociations sont entamées avec l’Union européenne pour disposer de ressources financières nécessaires à son éventuel fonctionnement.