SOCIETE – Depuis fin mars, les bars et autres débits de boissons sont fermés pour éviter la propagation du coronavirus au Tchad. Plus de trois après, alors que les lieux de culte, écoles et certains commerces sont ouverts, tenanciers et clients des bars se disent fatigués de cette fermeture.

Pas de musique, pas de danse, les tenanciers des bars ouvrent et les clients boivent sous une ambiance totalement différente de celle reconnue à ces lieux d’ambiance. En cette période de la pandémie, un tour dans quelques quartiers de la ville de N’Djamena, montre des bars ouverts, certains en cachette, d’autres au su et au vu des forces de l’ordre, malgré la fermeture et l’interdiction de rassemblement décidées par les autorités. Est-ce une manière de défier les autorités ? Non, répondent tenanciers et clients. La situation a trop duré et les conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles pour ces personnes qui vivent de cette activité.

Pour les tenanciers qui doivent payer le loyer et vivre eux aussi des revenus tirés de cette activité, la décision de l’Etat de maintenir les bars et débits de boissons fermés, est incompréhensible.

« On a tellement supporté. Il faut que l’Etat pense à nous ! Les restaurants et autres activités  vivent avec l’existence de cette pandémie. Je pense que les cas de contagion  ont également  diminué ce dernier temps. A mon avis, l’État doit lever cette décision de fermeture des bars », a confié Ire Landry Alias KKJ. Il ajoute que «cette fermeture  est non seulement un risque pour les tenanciers des bars mais aussi pour l’économie du pays».

Pour Aristide, un consommateur que nous avons rencontré, il n’est pas normal que l’Etat continue de maintenir sa décision sur les bars. Il faut les réouvrir «et mettre de la rigueur sur le respect des règles comme la distanciation, le lavage des mains et surtout limiter le nombre des clients par bars et tout ira bien».

Selon Daouda El Hadji, secrétaire général de l’Association pour la défense du droit des consommateurs, le nombre des contagions à la baisse ne voudrait pas dire que le virus est déjà parti et que toutes les activités doivent reprendre. «Il est important de veiller au respect des mesures barrières pour l’éradication de cette pandémie. La question de réouverture des bars reste problématique».