Au Tchad, le gouvernement a affirmé mercredi 1er mai avoir déjoué une tentative de coup d’Etat. Selon les autorités, un certain nombre de personnes, des civils et des militaires, appartenant à un groupuscule qui œuvrait dans l’ombre depuis quatre mois au moins, ont été arrêtées. Parmi elles : le député de l’opposition Saleh Makki.
D’abord, il y a ce qui n’était qualifié dans l’après-midi que d’incident. Celui-ci serait intervenu aux environs de 17 heures à la caserne de Gassi, à la sortie sud de Ndjamena, dans cette ancienne briqueterie qui accueille une division de blindés de la garde présidentielle.
C’est là que, selon le gouvernement tchadien, une partie du groupuscule était réunie. D’autres soldats de la garde présidentielle sont intervenus. Un deuxième incident aurait eu lieu dans le 7e arrondissement de Ndjamena, à l’église évangélique 22. Des combats, opposant des militaires et des civils, auraient causé des morts et des blessés.
Selon des sources militaires, les combats auraient causé la mort de trois à huit personnes. La police confirme des morts, sans en préciser le nombre, mais évoque aussi une quinzaine de blessés.
A 21 heures, quatre heures plus tard donc, le ministre de la Communication lit un communiqué à la télévision et radio nationale, annonçant le coup d’Etat déjoué. Une surprise pour tous les habitants de Ndjamena.
En effet, il n’y avait pas d’agitation particulière en ville, pas de char dans les rues, ni de renforcement de la sécurité devant le palais présidentiel. En réalité, tout le monde était devant la demi-finale de la Ligue des champions.
Quant au député d’opposition Saleh Makki, il n’a été arrêté qu’à 22 h 20, près d’une heure et demie après la lecture du communiqué. Il était lui aussi en ville en train de regarder le match.
Des policiers ont investi la cour de sa maison, menant l’arrestation dans le calme. « On vient m’arrêter », a-t-il simplement dit à son épouse, qui n’a pas pu le voir depuis.
Il ne serait pas la seule personnalité arrêtée. On parle de généraux et d’autres députés. Mais il est encore trop tôt pour confirmer toutes ces informations.
Saleh Makki appartient à la CPDC, la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution. Salibou Garba, un autre député de ce mouvement d’opposition, attend que plus de clarté ne soit faite sur les conditions de ces arrestations.
Rappelons qu’un autre opposant, Ibni Oumar Mahamat Saleh, avait été arrêté par des militaires en février 2008, et qu’on n’a plus de nouvelles de lui depuis.
Notons aussi que Saleh Makki est député et que la procédure classique prévoit que c’est à l’Assemblée de lever son immunité parlementaire avant toute interpellation.