D’octobre à novembre, l’unité nutritionnelle de Beureuh situé à environ 12 km de Goré a enregistré plus de 300 cas de malnutrition. Pour lutter contre ce fléau, le Fonds des Nations-unies pour l’enfance (UNICEF) a formé des femmes relais communautaires pour détecter et apporter des soins médicaux aux enfants.

Depuis quelques jours, Madjitelsem Judith, ne cesse de faire de navettes entre le centre de santé de Beureuh et les différents quartiers des villages environnants. Âgée d’une trentaine d’année, elle a été formée par le Fonds des Nations-unies pour l’enfance (UNICEF) comme relais communautaire pour détecter des signes qui ont trait à la malnutrition : cheveux jaunâtres, corps amaigris, visages vieillissants, pieds, bras et visages gonflés.

Depuis plus de deux mois, elle sillonne les ménages à la recherche des enfants. « Si nous trouvons des enfants malades on les prend. Ceux dont les jambes sont enflées, ceux qui ont perdu du poids, on les emmène auprès du docteur Edmond. S’il s’avère qu’il sont atteints d’une maladie on les transfère au centre de santé. Mais si l’enfant souffre du poids uniquement les agents du centre de santé lui donnent des biscuits et plumpy nut pour qu’il retrouve sa forme ».

Madjitelsem Judith, fait partie des femmes qui par le passé, ont perdu des enfants suite à la non prise en charge de la malnutrition. « Avant il n’y avait pas cela et nous avions perdu beaucoup d’enfants. Quand les enfants tombaient malades nous ne savions pas comment faire, qu’est-ce qu’il faut donner pour le soigner, ce qui fait que beaucoup sont morts ».

Dans ce centre de santé de Beureuh, dans le département de la Nya Pendé, les enfants atteints de la malnutrition aiguë sévère et modérée sont prise en charge. « Il n’y a pas eu des cas d’enregistrement de décès lié à la malnutrition. On traite la malnutrition aiguë sévère, mais quand c’est avec complications respiratoires on envoie aux Unités nutritionnelles theurapeutiques (UNT) », a indiqué le responsable de l’unité nutritionnelle ambulatoire (UNA), Djimhadoum Elie.

Plus de 300 enfants malnutris enregistrés

À l’intervalle des mois d’octobre et de novembre, le centre a enregistré un nombre important de cas de malnutrition. « Dans les dix camps, nous avons 121 enfants âgés de 6 à 59 mois qui sont atteints par la malnutrition, sans les sorties et admissions. Nous avons aussi les enfants atteints par la malnutrition aiguë modérée qui sont au nombre de 266 », alerte le responsable de l’UNA.

Les mobiles

Selon le médecin responsable du centre de santé de Beureuh, Fauba Paul, ce taux de malnutrition est lié à la production agricole. « Il y a la mauvaise récolte de cette année qui fait que les enfants ne sont pas bien nourris ». Il ajoute que d’autres pathologies ont favorisé l’expansion de la malnutrition notamment le paludisme, la diarrhée, la rougeole.

Ce centre de santé est mis en place pour assister les populations hôtes et les réfugiés des camps d’Amboko et Gondjé et plus de huit villages. Pour lutter contre la malnutrition, le ministère de la santé publique et l’UNICEF ont ouvert 14 unités nutritionnelles ambulatoires (UNA) dans le district de Goré. « Ici l’UNICEF appui la prise en charge de malnutrition aiguë sévère sans complication médicale et aussi la prévention de la malnutrition à travers des médicaments et autres », a expliqué Tchitchiou Agolom, chargée de programme nutrition de l’UNICEF Tchad.