Au Tchad, l’opposition démocratique, réunie au sein de la Coordination des partis pour la défense de la Constitution (CPDC), a convoqué les médias pour répondre au chef de l’Etat qui a indiqué au cours de la traditionnelle conférence de presse à l’occasion de la fête de l’Indépendance, que c’est à l’opposition de désigner son chef et non au chef de l’Etat. Pour la CPDC, c’est la loi qui oblige le président de la République à reconnaître comme chef de l’opposition, le président du parti ayant le plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale.
Dimanche dernier, au cours de la conférence de presse qu’il a donnée à la presse locale, le chef de l’Etat a indiqué que c’est à l’opposition de désigner son chef et non au pouvoir. Aussitôt après la diffusion de ses propos, l’opposition démocratique a convoqué une conférence de presse pour le premier jour ouvrable de la semaine. Objectif : répondre à Idriss Déby lui rappelant que c’est la loi qui l’oblige à reconnaître Saleh Kebzabo, dont le parti compte le plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale, comme chef de file de l’opposition.
« La loi 20-PR 2009 portant un statut de l’opposition politique stipule dans son article 7 : le chef de l’opposition est le président du parti d’opposition qui dispose du plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale. C’est le cas de notre camarade Saleh Kebzabo », explique Jean-Baptiste Laokolé, qui représente le Parti pour les libertés et la démocratie (PLD) au sein de la coalition de l’opposition à laquelle appartient le député Saleh Kebzabo.
Pas de décret d’application
Mais pour que ce statut soit reconnu et appliqué, il faut un décret d’application. Or, ce décret n’est jusque-à pas signé et c’est que l’opposition qualifie de « mauvaise volonté du pouvoir ».
Le 25 juillet dernier, le gouvernement avait demandé la levée de l’immunité de deux députés, dont Saleh Kebzabo. Ce dernier est accusé par le parquet de délit d’outrage, d’atteinte à l’autorité de la justice et de diffamation.