Réunis en plénière d’examen de la situation socioéconomique et financière du Tchad, les partis politiques membres du Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP) s’inquiètent de l’issue qui guette le Tchad à la suite de la nationalisation des actifs d’Esso.
Pour les partis politiques membres du GCAP, au lieu de s’occuper à corriger les échecs induits par leur “volonté de confisquer le pouvoir qui compromet dangereusement un retour à l’ordre constitutionnel apaisé, le système de transition verse dans un affairisme désastreux”. Pour eux, la décision de nationaliser les actifs pétroliers d’Esso Tchad est “irréfléchie après le scandale de la SHT par lequel, les mêmes ont mis en place et organisé un détournement de centaines de milliards resté jusqu’ici impuni mais dont les auteurs se trouvent catapultés au haut sommet de l’État en position de quasi dirigeant”.
Et de s’interroger comment un État sous-programme de la Banque mondiale et du FMI et en détresse financière, largement asphyxié par des dettes privées et publiques, incapable de payer rien que la dette intérieure, peut-il arriver à s’autoriser un tel acte ? “C’est un acte qui empoisonnera aussi longtemps que profondément, le climat des affaires et portera atteinte à la sécurité juridique et judiciaire des investissements qui risque soit d’entraîner le départ en cascade des autres membres du consortium ou rendre nulle la note du niveau d’investissement au Tchad avec son corollaire de conséquences socioéconomiques chaotiques”.
Pour les partis politiques membres du GCAP, le Tchad ne mérite plus d’être engagé dans un autre désastre financier après le deal avec Glencore où les fonctionnaires continuent à payer le lourd tribut avec des effets incommensurables relatifs aux 16 mesures. “Les mêmes cavaliers de l’apocalypse qui sont à l’origine de ce deal veulent encore précipiter le Tchad vers le chaos si les autres membres du consortium, du fait de l’insécurité juridique et judiciaire dans le contrat pétrolier, décident de quitter le Tchad pour éviter de subir les mêmes incartades de gestion approximative d’un État”, s’inquiètent les partis politiques.
Ainsi, tout en estimant qu’une telle décision, même justifiée, ne relève pas de la compétence d’un pouvoir de fait et d’un organe législatif de transition, les Partis politiques membres de GCAP exigent la rétractation en urgence de cette “fumeuse, irréfléchie et inconvenante” loi 003, portant nationalisation de tous les actifs et droits. “Faute de quoi, au-delà de la pétition nationale de boycott de l’ensemble du processus en cours, une pétition nationale spéciale anti-bradage des ressources pétrolières, sera concomitamment lancée aux fins de requérir le maximum de signatures en vue de porter cette affaire à l’attention de la Banque mondiale, pour y requérir des sanctions du fait des pratiques sanctionnables dont la fraude, les détournements et corruptions, actes antisociaux devenus sport favori des dirigeants de la transition”, menacent-ils.