Dans le cadre de leur projet sensibilisation et assistance judiciaire en défense de la vulnérabilité des femmes détenues de la maison d’arrêt face aux violations des droits de l’homme, le réseau international des femmes avocates a échangé le 5 mars avec les femmes détenues de la maison d’arrêt de Klessoum. L’objectif est de s’imprégner de la réalité que vivent ces dames et trouver une solution avec le ministère de tutelle sur la question de la liberté et des situations que traversent ces femmes de l’autre côté du mur.

«La liberté est le principe. Nous nous disons que nous sommes un pays de droit, ces femmes qu’on a rencontré ce n’est pas par manque de ressources qu’elles continuent par croupir mais c’est par manque de respect de la procédure. S’il n’y a pas de moyens, on ne doit pas détenir quelqu’un ici. Je crois comprendre que l’Etat tchadien dispose des moyens c’est pourquoi ces femmes et ces hommes sont mis sous mandat de dépôt. Maintenant, il faut respecter la procédure. La plupart des ces prisonnières sont des détenues. Celles qui sont en prison depuis 2015, 2019, 2020…», dénonce Me Koulmem Nadjiro, choquée.

Ces détenues réclament justice et liberté. « De grâce, on veut le jugement. Les enfants sont innocents. C’est la situation qui est difficile qui fait à ce que nous sommes arrivées avec les enfants. Nous demandons au Président de voir notre cas et de gracier», réclame une voix dans la foule.

Ces dernières demandent également de créer une association en aide pour les enfants car pour elles, ces enfants sont innocents et aucun enfant ne part en prison avec un procès-verbal. «On est des Tchadiens et non des étrangers. Nos enfants ont droit aux soins, à la liberté, et de vivre heureux et épanouis mais pourquoi nos enfants meurent ici sans un suivi médical?». C’est ainsi qu’elles ont évoqué la situation d’un enfant qui a rendu l’âme hier par manque de produits médicaux.

Elles sont au total 57 femmes dont des détenues et des condamnées. « Nous voulons que nos collaborateurs comprennent cette situation. Il y a des filles mineures ici. Nous avons rencontré des femmes majeures, détenues depuis plus de 5 ans sans jugement, sans une ordonnance, qui sont là nous avons besoin qu’il y ait un changement. Il y a un enfant qui est décidé hier ici. On a vu la mère de l’enfant et nous avons tous pleurer. Il faut faire en sorte qu’il y ait accélération des dossiers, qu’il y ait diligence pour que ces femmes soient fixées sur leur sort“, demande le réseau des femmes avocates.