N’DJAMENA, 9 novembre (Xinhua) — Le gouvernement tchadien a adopté lundi un projet de décret instituant l’état d’urgence dans la région du Lac Tchad qui reste la principale porte d’entrée et le point de concentration de la secte terroriste Boko Haram, selon un communiqué du ministre de la Communication, Hassan Sylla Bakari.
La déclaration d’état d’urgence donne, entre autres, le pouvoir au gouverneur de la région du Lac d’interdire la circulation des personnes et des véhicules dans les lieux et les horaires fixés par le gouverneur, d’instituer des zones de protection ou de sécurité où le séjour des personnes est réglementé, d’ordonner des perquisitions de domiciles de jour comme de nuit sous l’autorité du procureur de la République, de récupérer des armes de tous calibres, etc,a expliqué le porte-parole du gouvernement tchadien.
Selon M. Hassan Sylla Bakari, l’état d’urgence sera accompagné par des actions de développement socioéconomique, dans les domaines de l’agriculture, l’élevage, la santé et l’éducation.
“Concernant les deux derniers points, le président de la République a instruit le ministre des Finances et du Budget de mettre immédiatement à la disposition des ministres de tutelle une enveloppe de 3 milliards F CFA”, a-t-il précisé.
Si l’intervention des soldats tchadiens au Cameroun et au Nigeria a permis d’affaiblir considérablement la secte Boko Haram et ses relais opérationnels, le Tchad est devenu une cible privilégiée des représailles de la secte, a conclu le porte-parole du gouvernement tchadien, précisant que “depuis le 15 juin 2015, plus de cinq attentats-suicides ont endeuillé des familles tchadiennes”.