La plateforme électorale « Alliance Victoire », silencieuse depuis la période électorale prend position sur la transition et se projette vers les élections futures. L’annonce a été faite ce vendredi 16 juillet 2021 lors d’une conférence de presse à la radio Oxygène.

En février dernier, 16 partis politiques ont constitué l’ « Alliance Victoire » pour désigner un candidat unique à la présidentielle du 10 avril. Me Bongoro Théophile a ainsi été élu face à Saleh Kebzabo pour porter les couleurs de la coalition. Mais Kebzabo, mécontent, se retire, et avec lui les cinq partis qui ont voté pour lui. Les dix partis restants soutiennent Me Bongoro mais finalement ils décident de retirer sa candidature pour l’élection présidentielle qui, elle-même n’ira pas à son terme à cause du décès au combat du président Idriss Déby Itno et la prise du pouvoir par le Conseil militaire de transition.

Depuis lors, l’ « Alliance Victoire » est entrée en hibernation. Par la conférence de presse de ce vendredi 16 juillet, animée par le coordonnateur de la coalition Alladoumngar Tedengarti, le porte-parole Djekombé François et l’ancien candidat unique Me Bongoro Théophile, la plateforme relance donc ses activités en vue des échéances à venir. Tout d’abord, ils ont dénoncé la mise « sous boisseau » de l’ordre constitutionnel après la prise du pouvoir par le Conseil militaire de transition (CMT).

Ils critiquent aussi la manière dont le CMT mène la transition. Pour eux, il faut d’abord l’organisation d’une assise nationale inclusive et souveraine qui doit mettre en place les organes de transition et leurs attributions. « C’est essentiel pour le Conseil militaire de transition de se démettre pour s’occuper du volet sécuritaire après avoir assuré la mise en route des organes chargés de la transition », insiste Alladoumngar Tedengarti.

Malgré que les choses ne déroulent pas exactement comme ils le souhaitent, les responsables de l’Alliance Victoire comptent prendre leurs places dans la transition, participer au dialogue car, soulignent en cœur Djekombé François et Bongoro Théophile, « ce qui se fait pour nous sans nous est contre nous ». « En tant que partis politiques, nous avons un rôle à jouer dans cette transition », martèle Me Bongoro avant de répondre à une question qu’ils iront au dialogue national. « Nous irons, nous préférons aller pour tenter de changer les choses de l’intérieur. Si ça échoue, nous aviserons ».

Au sujet de Mahamat Ahmad Alhabo, l’initiateur de la plateforme qui est allé au gouvernement, les conférenciers ont assuré qu’il est y allé au nom de son parti et non de l’Alliance Victoire. Toutefois, au sujet de son départ ou non de la coalition, les avis ont divergé. Une situation qui, explique Me Bongoro, est liée au fait que l’Alliance Victoire étant constituée pour la présidentielle, les textes n’ont pas prévu ce qui allait se passer après l’élection. D’où ce « flou » qui a permis à Alhabo d’aller au gouvernement sans que les membres de la plateforme ne puissent avoir une position commune.