Une semaine après l’annonce de la levée de mesure gouvernementale interdisant la circulation des engins à trois roues sur le pont de N’gueli, la décision n’est pas suivie d’application.

Fin de la matinée du 7 février. Les rayons solaires se reflètent sur le pont étroit de N’gueli, reliant le Tchad au Cameroun. A l’entrée nord du côté N’Djamena, des agents douaniers en faction contrôlent systématiquement des passagers qui entrent et ceux en sortent. Des engins à deux roues et tricycles freinent à l’entrée principale et rebroussent chemin. L’ombre de l’interdiction de circulation des engins, tricycles, demeure encore.

Sous une ambiance au rythme de klaxon des mototaxis, Mbaihodoum Onésime, handicapé de son état, gare son tricycle à l’ombre d’une mosquée près du pont. La trentaine a indiqué avoir essayé de traverser le pont mais a été empêché par des agents de la douane. “Je suis là depuis près d’une semaine mais je ne vois aucun vélo tricycle traverser le pont. On a essayé de traverser mon frère et moi mais ils nous ont bloqués”, rapporte-t-il. Le passage reste toujours interdit. “J’ai pu traverser grâce à mes connaissances autour du pont“, renchérit son frère, mécanicien.

La Levée de la mesure interdisant la circulation des tricycles sur le pont de N’gueli n’est pas effective.  D’après des personnes handicapées interrogées, il semble que les agents douaniers n’ont pas reçu l’ordre de les laisser circuler. “On ne sait pas s’il sont au courant ou pas. Pourtant la décision a été rendue publique sur les ondes des radios privées et celle de l’Etat“, indique Mbaihodoum.

Joint au téléphone, le porte-parole des personnes handicapées, Ali Oussignbédé Justin précise qu’une réunion sera tenue avec des responsables de la douane et du ministère de la sécurité pour définir les procédures. “Nous voulons que chaque personne handicapée traverse avec des badges“.

Pour rappel, le 2 février courant, le gouvernement a levé la mesure portant interdiction de circulation des tricycles sur le pont de N’gueli. Une restriction prise il y a environ dix mois par le gouvernement pour des raisons de sécurité. Elle a été annulée à la suite de multiples manifestations des personnes handicapées à N’Djamena.