La communauté Sara Kaba a organisé un point de presse, ce dimanche 18 septembre à la radio Arc-en-Ciel, relatif aux conflits dans le département du Lac-Iro en particulier et le Tchad en général.

Le porte-parole du comité de crise, Nanga Mbah Makadje informe que depuis le 13 septembre 2022, un conflit sanglant et meurtrier oppose les agriculteurs aux éleveurs dans le département du Lac-Iro, province du Moyen-Chari. “Ce conflit qui dure depuis bientôt une semaine prend l’allure d’une razzia et d’un terrorisme où les villages sont attaqués et incendiés les uns après les autres et jour après jour“, relate-t-il.

D’après lui, en date du 13 septembre au matin, un troupeau de boeufs est entré dans un champ de mil à Mbarabé, un village situé à une cinquantaine de kilomètres au nord de Kyabé. “Constatant ces faits, trois jeunes dudit village ont chassé les boeufs du champ, raison pour le bouvier d’alerter le ferrick . Ce qui a suffi pour les éleveurs d’attaquer les villageois tuant un agriculteur sur le coup et blessant deux autres dont un gendarme . Le conflit ne s’arrête pas là et d’autres villages environnants seront attaqués à leur tour“, décrit-il.

“Plusieurs villages sont attaqués et incendiés par les assaillants lourdement armés. Le conflit se généralise et tout le département est sous le feu avec comme bilan provisoire : 17 morts, 4 autres corps confisqués par les terroristes, 27 blessés, 178 cases brulées, 104 bœufs, 100 chèvres, 8 millions de nos francs emportés et 2 femmes ont été enlevées et torturées avant d’être relâchées ce matin, 4 chefs de village et un chef de canton arrêtés et déportés à Sarh par le Commandant de Compagnie de la gendarmerie de Kyabé”, ajoute le porte-parole du comité de crise.

La Communauté Sara Kaba dénonce avec “véhémence ces agressions barbares qui ne datent pas d’aujourd’hui et tient pour responsables les autorités administratives et militaires locales qui brillent par leur mutisme, ce qui laisse penser qu’elles sont complices ou soutiennent l’autre partie”. “Car ce qui se passe actuellement dans le Lac-Iro dépasse la dimension de conflits éleveurs agriculteurs et constitue un génocide et un acte de terrorisme savamment orchestrés“, enfonce-t-il.

La Communauté exige aussi le départ du Préfet du Lac-Iro et des autorités et militaires du département du Lac-Iro ainsi que des allogènes qu’elle estime souvent à l’origine de ces conflits. Aussi, “La fermeture des centres de mabrouka qui sont des cachettes d’armes et le terreau du terrorisme”.

Le comité de crise demande au Gouvernement d’intervenir plus urgemment pour stopper ces conflits récurrents dans le département du Lac-Iro en particulier et partant, le Tchad en général pour permettre aux paisibles citoyens de cohabiter pacifiquement. “Hier c’était Abéché, Sandanan, Leo-Mbaya, Danamadji et aujourd’hui Kyabé”, cite la communauté les derniers conflits meurtriers.