Au Tchad, le gouvernement de transition, d’ouverture pour certains et non consensuel pour d’autres, est connu depuis ce dimanche, 2 mai. L’on note l’absence de certains leaders politiques et de la société civile, pourfendeurs de l’ancien régime.


Avec cette période de transition que traverse le pays, beaucoup de Tchadiens espéraient voir dans le gouvernement du 2 mai, les noms des leaders de la société civile et ceux des partis politiques qui ont toujours dénoncé la mauvaise gouvernance pendant le règne d’Idriss Déby Itno. Si des figures telles que Mahamat Ahmat Alhabo et des militants de l’UNDR occupent des portefeuilles ministériels, beaucoup d’observateurs de la scène politique tchadienne s’accordent à dire que le CMT n’a pas aplani certaines divergences pour permettre au gouvernement d’être le plus consensuel possible.


Barka Michel, le président de l’Union des syndicats du Tchad (UST) et coordonnateur adjoint de la plateforme Wakit Tama n’en fait pas partie. Cet homme est considéré comme l’un des leaders syndicaux qui accordent une place importante aux intérêts publics. Depuis la mort brusque du président Deby, il déclare à qui veut l’entendre qu’il n’est pas d’accord avec le Conseil militaire de transition qui se trouve à la tête du pays. Invité par le Premier ministre, Pahimi Padacké Albert, avant la composition de ce gouvernement, il a déclaré à ce dernier : « Nous ne sommes pas pour un pouvoir militaire ». Avec une telle déclaration, il n’est pas étonnant que son nom ne figure pas dans ce gouvernement de transition.

Masra Succès, le président du parti politique, « Les Transformateurs », quant à lui, garde sa position. Si certains opposants révélés antithétiques au CMT ont finalement accepté de faire partie de ce gouvernement de transition, Masra lui, souhaite que le pays soit dirigé par un civil et a refusé de rencontré le Premier ministre de transition. Alors que plusieurs de ses homologues l’ont fait.

Mahamat Nour Ibedou, le secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’Homme, bien que son nom soit souvent cité par les internautes tchadiens, comme bien placé pour diriger la transition, revendique également, à l’instar de Masra Succès, le retour à l’ordre constitutionnel. Pour lui, il n’est pas question de cautionner un Conseil militaire de transition qui est ”illégal” et ”illégitime”. « Le Premier ministre ne nous a pas appelé parce que qu’il connait notre position », dit-il.