Lors de la déclaration faite ce 14 septembre 2021 pour annoncer la marche du 25 septembre, le coordinateur de la plateforme Wakit Tamma, Max Loalngar a accepté de répondre à nos questions sur le désistement de certains de leurs membres.
Que dites-vous de la décision de certains membres de Wakit Tamma de participer au dialogue ?
Wakit Tamma ne dit pas qu’il n’ira pas au dialogue. Nous avons refusé d’aller au comité préparatoire dans les conditions actuelles. Et nous disons pourquoi il est inadmissible d’aller à ce comité en ce moment. Vous savez ce dialogue n’a même pas un ancrage institutionnel, il n’est pas défini. Il faudrait que nous nous accordions sur ce que nous entendons par dialogue national inclusif, de manière à ce que nous y allons en âme et conscience… Or, ce qu’ils nous offrent aujourd’hui est une véritable marmelade qui ne vous permet pas de savoir ce que les gens vont chercher. Et nous ne sommes pas dans un débat pour chercher des places…
L’option d’aller au dialogue n’est-elle pas mieux que d’aller dans la rue ?
Quand vous décidez d’aller à une instance donnée, il faudrait que vous sachiez qu’est-ce que vous allez faire là-bas. Nous vous disons qu’à la date d’aujourd’hui il n’y a même pas ce qu’on appelle les termes de référence qui définissent de façon cohérente et intelligente ce que le pouvoir entend par ce dialogue national. Nous avons vécu dans ce pays des expériences qui doivent nous enseigner. Les deux fora qui étaient aussi soit-disant de dialogue inclusif n’ont rien donné. Nous avions eu les accords de Kano et autres qui n’ont rien donné. Nous pouvons prendre une bonne partie de manière à asseoir quelque chose de cohérent. Les gens refusent de s’appuyer sur l’expérience du passé et ils voudraient imposer seulement. C’est de la dictature. Et une dictature ça se combat comme nous le faisons. Ce n’est pas en allant vers elle que vous allez inverser la donne.
La Convention tchadienne de défense et des droits de l’homme (CTDDH) et la Convention tchadienne pour la paix et le développement (CTPD) qui décident d’aller au dialogue sont toujours dans Wakit Tamma ?
Ils ont déclaré partir mais (…)Wakit Tamma est une structure multidimensionnelle qui a tiré les leçons du passé. Avant Wakit Tamma il y a eu récemment le MECI, Trop c’est trop, Ça suffit… C’est une structure où la liberté et la démocratie s’exercent. Celui qui veut partir s’en va. Nous ne voyons pas d’inconvénient. Nous respectons les choix des gens. Mahamat Nour Ibedou aurait pu être là. Il n’est pas venu de lui-même parce qu’il a compris qu’il a fait un choix qui le met en porte-à-faux avec nous. Et nous allons de l’avant parce que cette fois-ci nous avons de colonne vertébrale.