N’DJAMENA, 27 septembre (Xinhua) — Une campagne de vaccination contre la poliomyélite a été lancée jeudi dans la capitale tchadienne, pour éviter une éventuelle entrée du poliovirus de l’extérieur.

“Depuis 1997, soit pratiquement seize ans, le Tchad vaccine plusieurs fois par an pour éradiquer la poliomyélite, mais n’y parvient toujours; le virus continue de circuler dans le pays et de paralyser les enfants”, a déclaré Mme Haoua Outman Djamé, déléguée générale du gouvernement auprès de la ville de N’Djaména.

L’une des causes de la persistance du poliovirus au Tchad est, selon Mme Outman Djamé, la faible implication des communautés à tous les niveaux: autorités administratives, traditionnelles et religieuses, leaders d’opinions, responsables politiques, associations, etc.

La campagne de septembre a été ainsi lancée à partir du quartier Repos III, dans le IVème arrondissement de N’Djaména, l’une des zones où les ménages sont réticentes à la vaccination contre le poliovirus sauvage.

Le délégué sanitaire de N’Djaména, Dr Bara Mallah, a invité tous les parents à faciliter la tâche aux agents vaccinateurs qui passeront de porte à porte mettre deux gouttes du vaccin dans la bouche de leurs enfants âgés de 0 à 5 ans.

La campagne de vaccination se poursuivra jusqu’à la fin de la semaine.

Avec 114 cas de polio dénombrés en 2011 (soit un cas sur trois dans le monde), 5 en 2012, le Tchad n’a à ce jour enregistré aucun cas de polio au cours de l’année en cours. Les deux derniers cas pour l’année 2012 avaient été notifiés dans la région du Lac Tchad, frontalière avec le Nigeria, le Niger et le Cameroun. C’est dans cette région où la maladie a resurgi au Tchad en 2003, après être disparue du pays trois ans plutôt.

Il y a un an, les quatre pays riverains du Lac Tchad ont adopté, à N’Djaména, une stratégie commune pour interrompre la circulation du poliovirus sauvage sur leurs territoires: vaccination de routine aux différents points de passage entre les pays frontaliers et aux populations cibles habitant les zones transfrontalières, planification des activités de renforcement de la surveillance épidémiologique, mobilisation sociale et plaidoyer, échanges et partage d’informations entre les districts sanitaires frontaliers.