PORTRAIT – Après un accident qui lui a fracturé les deux jambes, l’ancien chef d’usine de la coton-Tchad s’est rééduqué pendant des mois au Centre de Kabalaye. Rencontre.

Cette année-là, elle reste gravée dans la mémoire d’Ahmat Tarbo : 2020. Lors d’un déplacement de Moundou à N’Djamena, cet employé de la Coton-Tchad connait un accident de circulation. En effet, à bord du véhicule, il a heurté un arbre. « Cet accident a fallu me coûter la vie, se souvient-il, j’ai eu plusieurs fractures. »

Il est admis à l’hôpital de la Renaissance situé dans la capitale tchadienne. Il est soigné, tiré d’affaires, mais à sa sortie, il n’arrive plus à marcher. « Cet accident a créé de désarroi et la désolation au sein de ma famille », explique le père de cinq enfants.

Pour faire face, il franchit la porte du Centre d’appareillage et de ré-éducation de Kabalaye. Il y a passé des mois, et le résultat est là : « je marche de nouveau ! ». « Il faut dire que le Cark est une manne de Dieu par rapport au dynamisme et la constance professionnalisme des kinésithérapeutes et de ses autres agents d’appuis », explique Ahmat Tarbo qui a été pris en charge gratuitement pendant des mois grâce à l’assurance de son entreprise.

Homme débout, il dit se sentir prêt aujourd’hui à reprendre le travail si on lui en offre. « Si on mettait simplement des moyens dans ce centre, il peut donner beaucoup aux handicapés », explique-t-il, assis dans le bureau de son kinésithérapeute, avant d’y repartir, sur ses deux jambes, fier de se chemin parcouru.