Lors de l’interpellation du ministre des Hydrocarbures et du Pétrole par les conseillers nationaux, le ministre des Finances, du Budget et des Comptes publics, Tahir Hamid Nguilin, a fait comprendre que la société Savannah Energy s’est comportée comme en territoire conquis comme si le Tchad n’est pas un Etat souverain. Il explique le bras de fer qu’a engagé Savannah Energy contre le Tchad pour l’acquisition des 35% des actifs de Pétronas.

Alors que le ministère du Pétrole s’interrogeait sur les capacités techniques et financières de Savannah Energy, cette dernière cherchait coûte que coûte à être actionnaire majoritaire en rachetant les actifs de Pétronas qui étaient de 35%, explique Tahir Hamid Nguilin dans ses explications. Et de s’interroger pourquoi Savannah s’intéresse de trop au pétrole tchadien au point de vouloir forcer les choses ?

C’est en ce moment que le gouvernement se rend compte que la vente a été arrêtée sur des chiffres de projection des cours de pétrole de 2020, pendant l’ère de Covid-19. Donc c’était une aubaine pour Savannah, ayant l’option de racheter Esso – ExxonMobil, n’a pas pu se retenir”, détaille le ministre des Finances, du Budget et des Comptes publics.

Etant au parfum de l’affaire, le ministère du Pétrole a commencé à faire des calculs afin de bien déterminer le montant pour que la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT) puisse racheter les parts de Pétronas, c’est-à-dire, de se porter acquéreur des actifs de 35% de Pétronas. “En ce moment, Savannah Energy qui se baladait partout dans les pays fait savoir que le Tchad n’a pas le droit d’acquérir les actifs de Pétronas et que c’est elle qui devrait acquérir. Au point de se rendre à Kuala Lumpur car le président voulait qu’on sauve le pays de cette affaire. Après une semaine de discussion avec nos avocats, Pétronas a fait comprendre à son tour à Savannah Energy que l’Etat tchadien a raison et qu’elle cèdera ses actifs à lui”, explique Tahir Hamid Nguilin, les démarches qui ont permis à l’Etat d’acquérir les actifs de Pétronas.

Le plus étonnant, selon le ministre des Finances, du Budget et des Comptes publics, c’est l’attitude d’Esso – ExxonMobil envers le gouvernement tchadien. “Alors que nous sommes en discussions, dans la nuit, tous les expatriés d’Esso – ExxonMobil ont disparu et au réveil, Savannah Energy a implanté ses drapeaux à la place d’Esso – ExxonMobil, que ce soit ici à N’Djaména comme à Komé comme si le Tchad n’est pas un pays souverain. C’est à partir de là que nous avons su les intrigues de cette société qui est savannah Energy”, s’emporte-t-il.