Le gouvernement soudanais a annoncé vendredi avoir alloué trois aéroports pour faciliter l’arrivée de l’aide humanitaire. Les aéroports de Port Soudan et de Wadi Seidna, ainsi que l’aéroport international de Khartoum, serviront de points d’entrée à l’aide humanitaire après une maintenance, a indiqué le Conseil des ministres, soit le cabinet, dans un communiqué.

Le cabinet a appelé toutes les organisations bénévoles nationales et étrangères et les autorités compétentes à se coordonner avec un comité spécial formé pour assurer l’acheminement de l’aide humanitaire à tous les citoyens concernés.

L’aéroport international de Khartoum, principal aéroport du Soudan, a été mis hors service après avoir été bombardé lors d’affrontements entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires).

La décision de consacrer des aéroports à l’acheminement de l’aide s’inscrit dans le cadre des efforts visant à mettre en œuvre un engagement de protection des civils, signé jeudi par l’armée soudanaise et les FSR dans la ville portuaire saoudienne de Djeddah après le début des pourparlers de paix le 6 mai.

Dans une déclaration, les parties belligérantes s’engagent à “parvenir à un cessez-le-feu à court terme pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire d’urgence et la restauration des services essentiels”.

Les organisations internationales et les autorités ont salué cet accord qui vise à protéger les civils.

“Alors que les travailleurs humanitaires, notamment les partenaires locaux, ont continué à intervenir dans des circonstances très difficiles, le secrétaire général espère que cette déclaration garantira que l’opération de secours s’intensifie rapidement et en toute sécurité pour répondre aux besoins de millions de personnes au Soudan”, a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

Le chef de l’ONU a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat et à l’élargissement des discussions pour parvenir à une cessation permanente des hostilités, a déclaré le porte-parole.

Les Nations Unies n’épargneront aucun effort pour aider à la mise en œuvre de la déclaration et continueront à fournir une aide humanitaire, qu’il y ait ou non un cessez-le-feu, a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la Libye a fait savoir que cette déclaration “représentait une étape courageuse des deux parties de la crise pour s’engager à protéger les civils au Soudan”.

Le ministère a réaffirmé la volonté de la Libye de rétablir la stabilité au Soudan et d’encourager l’armée soudanaise et les FSR à respecter leurs engagements dans la déclaration.

Il a également appelé à renforcer l’accord entre les rivaux soudanais par des mesures supplémentaires, “notamment dans la voie de la réponse aux besoins humanitaires urgents”.

Plus de 164.000 personnes ont cherché refuge au-delà des frontières depuis le déclenchement du conflit militaire au Soudan le 15 avril, a indiqué l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, tandis que l’Organisation internationale pour les migrations estime qu’environ 736.000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du Soudan depuis le début du conflit. Près de 3,8 millions de personnes avaient été déplacées à l’intérieur du Soudan avant le déclenchement de ces violences.

Selon les Nations Unies, environ 15,8 millions de Soudanais, soit un tiers de la population du pays, auront besoin d’une aide humanitaire en 2023, un chiffre susceptible d’augmenter.

Les affrontements meurtriers ont fait au moins 550 morts et 4.926 blessés, selon les chiffres publiés début mai par le ministère soudanais de la Santé.