Les insurgés islamistes somaliens shebab ont publié lundi sur leur compte Twitter une photo du cadavre d’un homme, présenté comme le chef du commando français ayant échoué à libérer samedi l’otage Denis Allex.
«Le commandant français tué durant l’opération de secours bâclée à Bulo-marer», indique la légende de l’image, sur laquelle apparaît un jeune homme aux cheveux courts, du sang séché sur le visage, vêtu d’un pantalon clair et d’une chemise sombre, dont dépasse une chaîne et une croix chrétienne en argent. Le message du tweet est explicite : «François Hollande, est ce que cela en valait la peine?» Sur un autre cliché publié sur le même compte, le visage du commando présumé apparait en gros plan, sa croix mise en avant, avec la macabre légende : « Un retour aux croisades mais la croix n’a pas pu le sauver de l’épée». Enfin, une autre photo montre l’équipement du soldat comme un trésor de guerre pour les terroristes. Le sort de l’otage Denis Allex bientôt connu Les insurgés islamistes somaliens shebab ont également annoncé sur Twitter être parvenus à «un verdict unanime» sur le «sort» de l’otage français en Somalie Denis Allex, qu’ils détiennent depuis 2009 et est présumé mort depuis l’échec samedi d’une opération commando visant à le libérer. Les shebab annoncent qu’ils rendront publique leur décision «dans les heures à venir».
Lundi matin, Jean-Yves Le Drian disait redouter que les islamistes somaliens puissent préparer «une mise en scène macabre» avec le corps du soldat tué et de l’otage français Denis Allex. A l’issue d’une réunion à l’Elysée, le ministre de la Défense avait assuré «que tout nous laisse à penser que l’otage a été assassiné et que l’autre soldat a été tué».
Les islamistes somaliens avaient annoncé plus tôt lundi qu’un soldat français, qu’ils disaient avoir fait prisonnier, avait succombé à ses blessures. «Le Haut-Commandement des shebab décidera lors d’une prochaine étape de restituer ou non le corps de ce soldat», avaient-ils poursuivi. Ce militaire français a été blessé samedi lors du raid des commandos et son corps est resté sur place selon une source proche du dossier. Un autre soldat français avait trouvé la mort mais son corps a pu être récupéré. Selon cette même source, l’otage Denis Allex a été tué dans la maison où il était détenu. Les islamistes affirment que l’otage toujours vivant Les commandos français ont échoué à libérer l’otage, présenté comme Denis Allex (sans doute un pseudonyme), un agent de la DGSE (services de renseignement extérieurs) détenu depuis plus de trois ans par des insurgés islamistes. Les militaires français se sont heurtés à la résistance acharnée des combattants islamistes alertés in extremis par la population locale. Jean-Yves Le Drian a reconnu samedi que la résistance avait été «plus forte que prévu».
Une incertitude demeure néanmoins sur le sort de l’otage. Si le ministre de la Défense estimait dès samedi que «tout donnait à penser que Denis Allex avait été abattu par ses geôliers» lors du raid, les islamistes shebab affirment qu’il est toujours vivant et détenu loin du lieu de l’attaque française, sans en apporter la preuve. L’opération militaire française a été décidée par François Hollande «il y a un mois», «lorsqu’on a su avec un maximum de certitudes où se trouvait très précisément l’otage», a révélé dimanche Jean-Yves Le Drian sur la chaîne de télévision i-TV.
Le président américain Barack Obama a indiqué dans une lettre adressée au Congrès que les Etats-Unis avaient fourni «un soutien technique limité» aux forces françaises lors du raid, mais sans prendre part directement à l’assaut. Les islamistes shebab ont perdu la totalité de leurs bastions depuis un an et demi face à l’avancée d’une coalition d’armées régionales mieux équipées, mais ils contrôlent encore des parties rurales du Sud et du centre de la Somalie, un pays pauvre de la Corne de l’Afrique privé de gouvernement centralisé depuis 1991.
Source : Le parisien