En marge de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le Sida ce 1er décembre, Tchadinfos a rencontré la présidente de l’Association des militaires vivant avec le VIH/Sida, Matibeye Monique. Les objectifs de l’association, ses difficultés et projets sont au menu de cet entretien.

En mission à Moussoro, province du Barh El Ghazel, la présidente de l’Association des militaires vivant avec le VIH/Sida, Matibeye Monique, a accepté de nous parler de la structure qu’elle dirige depuis sa création en 2008 et qui compte aujourd’hui une centaine de membres.

Quelle est la mission de l’Association des militaires vivant avec le VIH/SIDA (ASMIVV) ?

La mission de l’ASMIVV est de sensibiliser  les frères et sœurs d’armes à prendre conscience de ce danger qui mine tout le monde et qui ne fait donc pas exception aux personnes en tenue militaire. Nous les amenons à se faire dépister et s’ils sont testés positifs, nous les encourageons à prendre leurs traitements  pour qu‘ils puissent vivre le plus longtemps que possible. Parce que ce n’est pas seulement le VIH/SIDA qui emporte forcement la personne.

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Comment faites-vous pour atteindre vos objectifs ?

Pour atteindre nos objectifs, nous avons d’abord intégré le Réseau national des personnes vivant avec le SIDA. Nous procédons à des actions de sensibilison dans les casernes, les quartiers et les maisons des jeunes. Nous rencontrons aussi des civils pour les amener à se faire dépister. Et dès que c’est positif, nous les amenons à suivre le traitement. Nous organisons des causeries éducatives pour les amener à prendre conscience de leur état et à vivre comme toute autre personne.

Le message que nous envoyons est entendu parce qu’au début, on ne considérait pas l’association dans l’armée. Mais prenant conscience de ce danger, nos frères d’armes nous ont écouté et on a pu parcourir plusieurs zones à l’intérieur du pays. On a aussi fondé des cellules dans certains endroits. Cela prouve que le message est passé.

Vos difficultés ?

Nous cherchons à nous connaître pour vivre comme les autres. Nous nous occupons de nos veuves et orphelins et ceux qui sont démunis, qui ne peuvent pas aller à l’hôpital. Nous les assistons et les orientons. Les difficultés sont que lorsqu’une personne découvre sa sérologie, elle s’isole. Nous l’amenons à être avec les autres pour recevoir des conseils.

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Il nous faut aller d’une caserne à une autre mais on a pas de moyen. Nous sommes déconnectés de nos cellules parce que nous n’avons pas de moyen de faire le suivi de ces zones. Nous gérons difficilement nos orphelins. Au début, c’était le réseau national qui s’occupait de leurs nourritures et scolarités. Hélas, maintenant, il n’ y a plus d’aide donc nous sommes abandonnés à nous-mêmes.

Quels sont les projets de l’Association des militaires vivant avec le VIH/Sida ?

L’association veut avoir un endroit où faire l’élevage pour s’occuper  de ses orphelins. Mais, nous sommes limités. Nous voulons aussi former des jeunes pour qu’ils puissent relayer  l’information et ainsi éviter qu’il n’y ait de séropositif dans l’armée. Un militaire séropositif vit comme tout autre militaire. Il a le virus mais si la charge virale est indétectable ou faible, il peut faire de mission à l’intérieur du Tchad et à l’extérieur.

Je demande aux militaires de penser à l’ASMIVV. Les gens de bonne volonté peuvent se rapprocher de nous pour aider l’association à faire face à ses difficultés.

Contacts : 66365023/68308800