Violences sexuelles, physiques… le Tchad a enregistré environ 1500 femmes et jeunes filles victimes de violences basées sur le genre ces six derniers mois. Selon le sociologue Douka Elba Del Paloupafing, elles s’expliquent par la perte des valeurs traditionnelles.

Ces dernières semaines, le Tchad a enregistré un important nombre de cas de violence. Ils sont signalés aussi bien dans la capitale que dans les provinces. Les plus fréquents sont entre autres les violences physiques et sexuelles. Elles sont appliquées sur les femmes, jeunes filles, enseignants voire les enfants.

Les mobiles de ces violences sont situés à plusieurs niveaux selon le sociologue Douka Elba Del Paloupafing. “Généralement quand une société est en pleine mutation comme la nôtre, il y a des phénomènes sociaux qui apparaissent parmi lesquels ce genre de violence’’, a-t-il fait savoir. Il indique aussi que ce changement est lié à la perte des valeurs traditionnelles locales. ’’Parce qu’autrefois, nos sociétés reposaient sur des valeurs  traditionnelles qui sont fondées sur le respect de la femme. On considère la femme comme étant mère, une sœur. Aujourd’hui avec les transformations, les choses ont changé, et les hommes même ont changé leur vision, leur regard sur la femme”.

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L’un des aspects évoqué par le sociologue est le suivi des comportements extérieurs. ’’Notre société elle-même est en proie à d’autres cultures. Et ces phénomènes participent aujourd’hui à l’instabilité et à la violence dans les couples. Il faut vraiment s’en tenir aux valeurs traditionnelles”, conseille le sociologue.    

Au-delà des mobiles précités, le sociologue touche du doigt la responsabilité des parents. ’’Chacun cherche à envoyer sa fille là où les gens sont beaucoup plus aisés. Et du coup, elles se retrouvent dans un couple incompatible. Et de temps en temps, il y a ce problème-là qui surgit et on se retrouve dans des situations de violence : violence faite aux femmes, dans les couples… Globalement ce sont ces facteurs qui sont aujourd’hui à la base de la recrudescence de la violence’’.

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Pour réduire le taux de violences au Tchad, le sociologue propose des pistes de solutions qui pour lui sont fondamentales. “Il faut d’abord retrouver les valeurs perdues. Autrement il faut une prise de conscience, que les gens comprennent que notre société repose traditionnellement sur les valeurs’’. Le respect de ces valeurs qui constituent les normes et réglementent le fonctionnement de notre société, ajoute-t-il.

Douka Elba Del Paloupafing propose un palliatif en s’attaquant aux comportements venus d’ailleurs. ’’Il faut que les gens arrêtent de copier chez les autres sans toutefois savoir les implications’’.

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