Trouver un toit dans la capitale tchadienne devient de plus en plus compliqué. La rareté des maisons de location couplée au renchérissement du prix des loyers devient un véritable casse-tête.

Depuis un an, Adam, jeune marié cherche un appartement pour loger sa petite famille mais en vain. « Les maisons dans les zones reculées je n’en veux pas » souffle-t-il. En attendant, il est astreint à vivre dans son petit appartement comprenant chambre + véranda et douche partagée.

Même exaspération pour ce commerçant engoncé dans son grand boubou et qui ne veut pas être cité. Lui, ça fait des mois qu’il cherche à faire venir sa femme avec ses enfants coincés au village faute d’une maison de location introuvable.

Ce qui s’apparente à une crise de logement peut trouver son origine dans le boom démographique qu’a connu ces dernières années la capitale tchadienne. « Le manque des débouchées dans les provinces et les zones reculées du pays poussent les jeunes et des familles toute entière à gagner N’Djamena pour une meilleure vie », constate le journaliste Badour Oumar qui s’intéresse au sujet.

Dans les anciens quartiers de N’Djamena qui sont souvent préférés pour être plus proche du centre-ville, des hôpitaux, du marché, les maisons de location sont presque introuvables. « Parfois, il faut même enquêter pour savoir si quelqu’un va démenager dans les mois qui arrivent. Histoire de réserver la maison pour un client et à un prix parfois très élevé », confie un coutier basé dans le 4ème arrondissement de la capitale.

En plein capitale, il faut débourser entre 100 000f et 250 000f pour une maisonnette autonome comprenant chambre + salon + douche + cuisine.  Les loyers les moins chers varient entre 30 000f à 75 000f mais pour la plupart des maisons sans électricité ni raccordement à l’eau. Le tout à la charge du locataire.

Dans un pays où le salaire moyen oscille entre 60 et 100 000f, il est difficile pour beaucoup de famille de trouver une maison à la hauteur de leur attente.

La plupart des locataires évitent les quartiers reculés à cause déjà de la distance mais de l’insécurité et la qualité des routes, véritable calvaire en saison pluvieuse. « Depuis la rareté de logement en plein N’Djaména, les gens acceptent les zones reculées par manque de choix mais nous demandent toujours de les signaler si on trouve un appartement en ville » poursuit notre courtier.

Pour l’instant, les autorités sont occupées à faire autre chose qu’à se pencher sur un problème qui, dans les prochaines années impactera la dynamique de développement du pays et surtout nos vies.