L’interpellation des parents par la mairie de N’Djaména sur la fréquentation des bords du fleuve Chari par les enfants ne fait pas encore effets.

Dès les premières heures de la journée du 27 mars, les bords du fleuve Chari, du côté du pont à double voie, commencent par enregistrer ses premiers arrivants. Ils sont blanchisseurs, ramasseurs de sable, ou simplement venus pour la baignade. Parmi eux, des enfants, certains accompagnés de jeunes adultes.

Tout joyeux, ces enfants se mouillent et jouent dans l’eau. ‘’Allez, reviens ici. Regarde, il n’entend pas ce que je lui dit’’, se plaint Mariam, l’aînée d’un enfant, qui refuse de sortir de l’eau. Pourquoi avoir fait venir ses petits-frères au fleuve ? N’est-elle pas au courant des cas de noyade et de l’interpellation de la mairie centrale ? ’’Nous avons beaucoup d’habits à laver. Ils nous ont aidé à les transporter. Mais, je ne suis pas au courant du message de la mairie’’, indique-t-elle.

Vers 16h, l’ambiance est la même. Certains adultes profitent de la fraîcheur en cette période de jeûne. Les enfants continuent de s’amuser dans l’eau, sans la moindre crainte. ‘’On a l’habitude de venir au fleuve jouer. Les parents nous grondent mais on s’arrange pour être là’’, dit un enfant.

Non loin de lui, trois autres enfants pêchent. A l’aide de moyens rudimentaires, ils espèrent trouver de quoi calmer un tant soit peu la faim. ‘’ Nous n’avons pas de soutien. Nous comptons sur la pêche pour subvenir à nos besoins’’, confie l’un d’eux, âgé de 13 ans. ‘’ Nous sommes conscients qu’il y a des cas de noyade mais on n’a pas de choix’’.

Le 23 mars courant, le mairie de N’Djaména, constatant les cas de noyade dans le fleuve Chari, a invité les parents d’empêcher les enfants à s’y rendre. Une large sensibilisation permettrait de mieux atteindre les cibles de cette communication.