La mendicité des enfants est un phénomène répandu dans la ville de N’Djamena. En sillonnant les rues de la ville, il n’est pas rare de remarquer ces jeunes enfants, parfois à peine âgés de six ans qui tendent la main aux passants en quête d’aumône.

La situation est inquiétante. Ces innocents, souvent livrés à eux-mêmes, sont exposés à de nombreux dangers : exploitation, maltraitance, abus sexuels, sans compter les risques liés à la rue tels que la malnutrition, les maladies et la violence. Ces enfants devraient être à l’école, en train d’apprendre et de s’épanouir, mais ils se retrouvent contraints de mendier pour survivre.

Zenabou, rencontrée , s’indigne : “Ces enfants sont agressifs. Quand ils t’arrêtent, ils ne te lâchent pas, tant qu’ils ne reçoivent pas quelque chose de toi. Et si tu fais semblant de prendre leur main pour fuir avec eux, ils vont te mordre. Leurs parents cachés quelque part, observent de loin”.

Selon le sociologue Arnaud Ndilmbaye, s’il faut situer le contexte en Afrique de manière générale et plus particulièrement au Tchad, la mendicité fait partie des phénomènes sociaux qui prennent une allure vertigineuse.

Il souligne qu’au Tchad, très clairement, il faut dire que la mendicité est l’apanage d’une certaine catégorie de personnes parce qu’elle est beaucoup développée dans certaines provinces par rapport à d’autres mais dans la capitale il y a une diversité de personne qui la pratique. “On voit plusieurs personnes devenir mendiant à cause de la pauvreté car celui qui a à manger à la maison, ne se soucierait que de la qualité de ce qu’il veut manger. Et pour celle qui n’a pas la solution c’est la mendicité qui est priorisée. Tous ceux qui s’alignent dans les rues et aux environs des marchés, utilisent leurs enfants comme fond de commerce”.

Malgré les efforts des autorités pour interdire la mendicité des enfants, de nombreuses jeunes vies sont encore piégées dans ce fléau.

MOUNOUNDA NAÏMANG DAMA, stagiaire