Ce mardi 31 octobre à Kinshasa, un accord a été signé, marquant la fin d’une année d’exil pour l’opposant tchadien Succès Masra, lui ouvrant la voie pour un éventuel retour au Tchad. L’accord a été conclu entre le Ministre de la Réconciliation nationale, Abderaman Koulamallah, et l’opposant Succès Masra sous l’égide du Président congolais Felix Tshisekedi.

Pour rappel, Masra est visé par un mandat d’arrêt international, accusé entre autres de tentative d’atteinte à l’ordre constitutionnel et d’incitation à la haine. Ces accusations ont été accentuées suite à la répression sanglante des manifestations du 20 octobre 2022, qui protestaient contre la prolongation de deux ans du mandat du général Mahamat Idriss Déby. Le bilan officiel annonce 73 morts, tandis que la société civile et l’opposition évoquent plus de 300 victimes.

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Bien que l’accord constitue une avancée significative, les modalités précises du retour de Masra, les conditions y afférentes et les garanties juridiques demeurent floues, les deux parties s’étant montrées peu bavards à ce sujet.

Cet accord marque une étape cruciale dans la gestion de la crise tchadienne, et s’inscrit dans les efforts de médiation du président Félix Tshisekedi, initiés en 2021 suite à la disparition du président Idriss Deby.

Toutefois, de nombreux enjeux demeurent, notamment le désaccord persistant entre le pouvoir tchadien et l’opposition concernant l’éligibilité des dirigeants de la transition. Les autorités tchadiennes rappellent cependant que l’ambition de cette médiation est de parvenir à des élections transparentes, apaisées et inclusives à l’issue de la période de transition prévue jusqu’en octobre 2024.