Conçu pour la semaine nationale de la femme tchadienne, le pagne Senafet passe de 10 000 à 14 000francs. Une somme qui n’est pas à la bourse de toutes les couches sociales.
À moins de 24 heures de la journée internationale des droits de la femme (JIF), des femmes se bousculent devant les ateliers de couture. Chacune d’elles veut récupérer son habit cousu pour se mettre en uniforme pour célébrer la journée dédiée aux femmes, le 8 mars. C’est Le souhait de la plupart des femmes N’Djaménoises en cette veille de la JIF.
Même si c’est la veille, la vente des pagnes de la Senafet (semaine nationale de la femme tchadienne) reste encore d’actualité. De différentes qualités à savoir celui conçu par la société textile de Sarh, de N’Djamena, les pagnes Senafet/JIF sont étalés devant les boutiques de vente au marché tout comme sur certaines grandes voies de la ville.
Sont-ils accessibles aux femmes de toutes les couches sociales ? La question révèle une autre réalité. Au marché cinquantenaire connu sous le nom du marché de Dembé, le prix dépasse celui fixé par le ministère de la femme et de la protection de la petite enfance. “Une étoffe de pagne de 8 mars de N’Djamena est à 14 000 francs, celui de Sarh est à 13 000 francs”, indique Dammé une vendeuse de pagne. Pourtant le prix officiel est de 10 000 F quelle que soit la provenance.
Sur les artères de certains quartiers de la ville, il faut débourser 15 000f pour se procurer une étoffe de pagne Senafet version N’Djamenoise. Même au sein de la Maison nationale de femme, précisément à la foire dédiée spécifiquement pour la célébration de la Senafet, le constat reste le même. Les vendeuses exigent des sommes allant de 13 000 à 15 000 francs pour avoir l’une des qualités du pagne. “J’ai commencé à visiter le stand des pagnes, et les prix sont en hausse notamment 14 000f. Là, mes moyens ne me permettent pas de prendre le pagne. Je vais essayer de voir ailleurs si je peux trouver mieux“, estime Mordoum Julienne, une femme rencontrée à la foire de la Senafet.
Contactée au téléphone, la directrice de la Maison nationale de la femme, Amina Tidjani reste sur la même longueur d’onde que la communication faite par le ministère de la femme et de la protection de la petite enfance. “Au niveau de la Maison nationale de la femme, personne ne vend le pagne au prix de 14 000f. Le prix des pagnes c’est à 10 000f“. Tout de même elle déclare ne pas tout maîtriser le champ de vente des pagnes. “Nous ne pouvons pas maîtriser le marché. Notre rôle dans tout ce qui est vente des pagnes Senafet c’est de veiller sur le prix de vente de pagne au sein de la Maison nationale de la femme pour que personne ne vende les pagnes au-delà du prix fixé par le ministère“.
Pour rappel, le 28 février, la ministre de la femme et de la protection de la petite enfance a fait le point sur le prix de vente des pagnes Senafet édition 2021. La cheffe du département de la femme, Amina Priscille Longoh a précisé que “le pagne Seanfet édition 2021 subventionné par l’Etat revient à un prix unitaire de 10 000f sur l’ensemble du territoire national”.