Sarh, une des premières villes du Tchad, et un pôle commercial, recule.   

La ville de Sarh, anciennement Fort-Archambault, est créée en 1899 par des colons français. Elle est une des premières villes du Tchad. Située au sud-est du pays, Sarh est encadrée par deux cours d’eau à savoir le Barh-Koh et le Chari. « Nous sommes à plus de 700 km de N’Djaména, la capitale,  et à environ 150 km de la frontière centrafricaine », indique le directeur des services techniques de la commune de Sarh, Gali Mando.

« L’ancien nom de la ville Fort-Archambault signifie : Fort parce qu’il fallait regrouper les gens tout autour de la ville qui a été créée pour essayer de la défendre et se défendre. Archambault était le nom d’un lieutenant français décédé dans cette zone », explique Gali Mando.

Au début des années 1970, sous le président Ngarta Tombalbaye, Fort-Archambault devient Sarh. « Historiquement, la ville a été créée pour qu’elle soit un centre de distribution de tous les produits qui viennent d’Occident pour le Tchad ».

 Avant, ajoute le directeur Mando, l’activité commerciale se passait de la manière suivante : « tout ce qui venait d’Occident passait par le port de Pointe-Noire et c’était acheminé jusqu’au chemin de fer Congo-Océan qui était travaillé par la main d’œuvre Sarah. Les gens sont partis d’ici et ils nous ont fait ce chemin de fer qui nous a été très utile pour acheminer les marchandises jusqu’à Brazzaville. Il y a un transbordement qui se fait ; les marchandises entraient jusqu’à Bangui par le fleuve Congo et l’Oubangui et de Bangui jusqu’à Sarh par la route. Et à partir d’ici, les marchandises allaient dans tous les sens », détaille-t-il.

Avec la floraison des usines à partir de 1965, Sarh est devenue un eldorado pour de nombreuses populations. «  Il y a eu d’abord les abattoirs. Ensuite, la Société nationale sucrière du Tchad (SONASUT), la Société des textiles du Tchad (STT) etc. Tout cela faisait qu’il s’agissait d’un centre de regroupement des hommes. Il y avait l’exode et la ville s’est agrandie », raconte-t-il.

Décadence

Sarh a gardé son monopole commercial jusqu’à l’ouverture d’une nouvelle route. « Il a fallu attendre les années 1973 avec l’ouverture de la route de N’Gaoundéré, pour que la route trans-équatoriale dont je parle tout à l’heure tombe et tout est orienté vers N’gaoundéré », a fait savoir le directeur.

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Commence alors sa décadence. « Avec les évènements de 1979 ( guerre civile ), la ville qui était constituée pour la plupart des commerçants étrangers s’est vidée. Après leur départ, les marchandises qui entraient ne passaient plus. Même les grandes usines précitées ont reculé ».

Sarh, qui a une extension estimée à 12 km fait face à une insalubrité extrême et des coupures intempestives d’électricité.  Même si la qualité d’eau qui s’y trouve, fournie par la Société tchadienne des eaux (STE) s’est améliorée, Sarh ressemble à un vestige. «  Elle ne reflète plus son rayonnement d’antan. A l’époque, on était la deuxième ville du Tchad. Aujourd’hui, on occupe la 4e place », déplore celui qui a fait plus de 20 ans à la mairie centrale.

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