Le glaucome est une maladie de l’oeil qui provoque une diminution irrémédiable du champ de vision. Il est la conséquence de dommages au nerf optique. C’est d’abord la vision périphérique qui est touchée. La personne qui en souffre peut devenir aveugle si elle ne reçoit aucun traitement. Le glaucome est d’ailleurs la 2e cause de cécité dans le monde dans les pays les moins développés du monde, après la cataracte. Dans les pays industrialisés, le glaucome est la deuxième cause de cécité après la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).

Le plus souvent, le glaucome est associé à la suite de l’élévation de la pression à l’intérieur de l’oeil (pression intraoculaire). Normalement, celle-ci ne devrait pas dépasser 21 millimètres de mercure (mmHg).

Cependant, on constate que chez près de 1 personne sur 3, les symptômes du glaucome apparaissent même si la pression dans l’oeil est normale. Un moins bon apport sanguin vers le nerf optique, causé par de l’athérosclérose dans les vaisseaux qui irriguent ce nerf, pourrait être en cause. Que la pression à l’intérieur de l’oeil soit trop élevée ou non, le traitement demeure le même.

QU’EST-CE QU’UN GLAUCOME ?

Les glaucomes sont le plus souvent une augmentation anormale de la pression des liquides à l’intérieur de l’œil. Ceci entraîne la dégénérescence des fibres nerveuses chargées de transmettre au cerveau les informations issues de la rétine, ce qui peut rendre aveugle l’œil touché. Les glaucomes sont le plus souvent un problème de vidange de l’humeur aqueuse, un des liquides de l’œil. La pression interne augmente alors, soudainement et intensément dans le cas d’un glaucome aigu, très progressivement si le glaucome est chronique.

QUELS SONT LES SYMPTÔMES D’UN GLAUCOME ?

On distingue 2 types de glaucome. Le glaucome chronique représente 80 à 90 % des cas. Très progressif, il peut rester sans symptôme pendant 10 à 20 ans. Pendant cette période, seul un examen complet de l’œil peut permettre de le dépister. Le glaucome aigu est une forme rare qui touche, de façon soudaine, un seul des deux yeux. La personne ressent une douleur très vive à l’œil, et elle perçoit un halo coloré autour des sources de lumière avec une nette baisse visuelle. L’œil douloureux est rouge et dur. C’est une urgence médicale.

LE GLAUCOME AIGU (OU GLAUCOME À ANGLE FERMÉ)

Les symptômes apparaissent généralement à un moment où la lumière ambiante est faible (en soirée, au spectacle, etc.), lorsque les pupilles sont dilatées (ce qui peut également être l’effet d’un traitement médicamenteux). Les personnes âgées et celles qui sont hypermétropes sont plus à risque de glaucome aigu.

Le glaucome aigu nécessite une consultation ophtalmologique en urgence : sans traitement, la vision de l’œil atteint peut être irrémédiablement perdue en quelques heures, du fait de l’augmentation soudaine et intense de la pression à l’intérieur de l’œil (pression intraoculaire).

LE GLAUCOME CHRONIQUE (OU GLAUCOME À ANGLE OUVERT)

Le glaucome chronique touche les deux yeux, souvent de manière inégale : un œil est moins touché que l’autre et compense la perte de vision, ce qui retarde le diagnostic. Rarement, la personne peut ressentir des douleurs sourdes (comme une pression au niveau des yeux), un larmoiement et des maux de tête.

Après plusieurs années, les symptômes visuels du glaucome chronique apparaissent, signe d’un glaucome déjà avancé. Le patient ressent une perte de vision à la périphérie du champ visuel, alors que sa vision centrale (qui permet de lire, d’écrire et de reconnaître les visages) reste longtemps normale. On parle alors de vision tubulaire (comme à travers un tube).

QUELLES SONT LES COMPLICATIONS DU GLAUCOME ?

Quelle que soit sa cause, le glaucome évolue toujours vers une dégénérescence des fibres nerveuses qui connectent les cellules de la rétine au cerveau, du fait de la pression élevée qui règne dans l’œil. En l’état actuel de la médecine, il est impossible de réparer les dommages occasionnés aux fibres nerveuses.

POURQUOI DÉVELOPPE-T-ON UN GLAUCOME ?

Les causes des glaucomes sont multiples et certaines sont encore peu élucidées.

Dans tous les cas de glaucome aigu et dans deux tiers des cas de glaucome chronique, la pression intraoculaire est anormalement élevée. Pour comprendre cette augmentation de la pression, il faut s’intéresser aux liquides qui se trouvent à l’intérieur de l’œil et à leur renouvellement.

CERTAINES PERSONNES SONT-ELLES PLUS À RISQUE DE DÉVELOPPER UN GLAUCOME ?

Il existe une prédisposition génétique (familiale) au glaucome. Cette prédisposition génétique est probablement multifactorielle : anatomie de la chambre antérieure de l’œil, tendance à l’hypermétropie ou à la myopie sévère, prédisposition à l’excès de cholestérol et aux maladies cardiovasculaires, etc.

Outre celles qui ont des antécédents familiaux de glaucome, certaines personnes sont plus à risque de développer un glaucome chronique :

  • Personnes dont la pression intraoculaire est élevée ;
  • Personnes de plus de 60 ans ;
  • Personnes diabétiques, hypertendues ou souffrant de maladies cardiovasculaires ;
  • Personnes très myopes ;
  • Personnes souffrant d’hypothyroïdie ;
  • Personnes ayant été blessées aux yeux ou ayant eu de graves infections de l’œil (uvéites) ;
  • Personnes d’origine africaine, asiatique ou scandinave ;
  • Fumeurs ;
  • Personnes recevant des collyres à base de corticoïdes sur une longue durée ;
  • Personnes dont la cornée est fine ;etc.

Les personnes âgées, les personnes hypermétropes et celles qui reçoivent des collyres atropiniques (qui dilatent la pupille) sont plus à risque de développer un glaucome aigu.

PEUT-ON PRÉVENIR LE GLAUCOME ?

La prévention du glaucome repose sur un dépistage précoce d’une éventuelle augmentation de la pression intraoculaire, et sur l’ensemble des mesures destinées à prévenir les maladies cardiovasculaires (alimentation équilibrée, activité physique régulière et arrêt du tabac). De plus, la prévention des accidents touchant les yeux contribue à diminuer le risque de développer un glaucome : port de lunettes protectrices lors de sports de balle ou d’activités potentiellement dangereuses. Les personnes qui ont des antécédents familiaux de glaucome ou d’autres facteurs de risque devraient faire mesurer leur pression intraoculaire par un ophtalmologue tous les deux à trois ans, dès l’âge de 40 ans (on estime que 1 % des personnes de plus de 40 ans ont une pression intraoculaire anormalement élevée).

Le diagnostic du glaucome est souvent tardif (des années après le début de l’augmentation anormale de la pression intraoculaire), lors d’une consultation pour un autre problème des yeux : presbytie liée à l’âge, début de cataracte, renouvellement de lunettes, etc.

Pour rechercher un glaucome, le médecin ophtalmologue a recours à divers examens qui sont sans douleur.

QUELS SONT LES TRAITEMENTS DU GLAUCOME ?

En cas de glaucome chronique, le traitement à base de collyres vise à maintenir la pression intraoculaire sous un certain seuil afin d’arrêter l’évolution de la maladie. Le respect du traitement est indispensable pour éviter de perdre la vue. Si les collyres ne permettent pas de contrôler suffisamment la pression intraoculaire, le médecin peut proposer un traitement par laser ou une chirurgie. En cas de glaucome aigu, un traitement médicamenteux est instauré pour diminuer la tension intraoculaire. Il est suivi par un traitement par laser ou plus rarement par chirurgie.