L’annonce du retour du leader des Transformateurs, les agitations liées à l’organisation du référendum constitutionnel et la mobilisation pour sauver l’artiste Sultan sont au menu de votre revue de presse hebdomadaire.

Succès Masra entend refouler bientôt le sol tchadien

Après la manifestation violemment réprimée du 20 octobre 2022 contre la prolongation de la transition (73 morts selon le gouvernement, au moins 300 d’après les organisateurs), Succès Masra, président du parti Les Transformateurs et certains de ses proches collaborateurs ont quitté le pays. A ceux qui parlent d’exil, celui qui est considéré comme le principal opposant tchadien a toujours martelé qu’il était sorti porter la voix de son peuple à l’international. Le 9 septembre dernier, il a annoncé via une vidéo sur Facebook que lui et ses camarades seront de retour au pays d’ici au 20 octobre.

« C’est la grande veillée d’armes à  N’Djamena », constate L’Observateur. Cet hebdomadaire croit savoir qu’au lendemain de l’annonce de Succès Masra, « les généraux et les hauts gardés du sérail se sont réunis » et qu’il se murmure au sein de l’armée qu’il y aura un comité d’accueil pour l’arrêter et le remettre à la justice pour les événements du 20 octobre 2023. Ce qui amène L’Obs à se demander s’il a la « garantie de sa sécurité ».

La sécurité du leader des Transformateurs, c’est également ce que met en avant Le Visionnaire. Selon des sources concordantes, écrit le journal, Succès Masra aurait obtenu des garanties pour sa sécurité avant d’annoncer son retour au pays. Cependant, Le Visionnaire craint car, « avec les autorités tchadiennes, il faut s’attendre à tout, surtout que déjà, certains activistes proches du régime montent les parents des victimes contre le leader du parti Les Transformateurs, désigné principal auteur des événements du 20 octobre 2022 par le pouvoir ».

Une plateforme s’oppose à l’organisation du référendum constitutionnel

Dans le cadre du retour à l’ordre constitutionnel, le gouvernement a prévu organiser en décembre prochain le référendum constitutionnel. La révision du fichier électoral vient d’ailleurs de prendre fin.

Mais « Le référendum n’aura pas lieu », tonne le Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP) relayé par N’Djamena Hebdo. Ce regroupement de partis politiques ayant boudé le dialogue national inclusif et souverain compte faire barrage par diverses actions à ce référendum car il ne reconnait pas la légitimité du pouvoir de transition et les décisions qui en découlent. Ces actions, ajoute L’Observateur, sont notamment une abstention systématique le jour du vote, la rupture avec les urnes qui consiste à entreprendre des actions « à même d’empêcher le maximum d’électeurs d’aller aux urnes » ou encore l’organisation d’une contre-élection, « cette stratégie consiste à mettre en œuvre des actions visant à remettre en cause ou d’annuler l’élection référendaire ».

45 millions de francs CFA pour sauver l’artiste Sultan

Terminons cette revue de presse par le cri de cœur de l’artiste Djikoloum Guy alias Sultan. Le Visionnaire rappelle qu’accidenté depuis deux ans, il souffre d’insuffisance rénale. « Il est orienté à Maroua au Cameroun pour la prise en charge urgente », informe le journal d’Atrone qui note qu’il faut pour cela 45 millions de nos francs.

« Sauvons Sultan », lance de son côté L’Observateur. « Je suis déclaré atteint d’une insuffisance rénale et il me faut changer un rein. J’ai la chance d’avoir un donneur dans ma famille qui a accepté de me donner un rein. Maintenant le coût de l’opération pour la greffe est très élevé (45 millions) ». C’est le cri de cœur de l’artiste repris par L’Obs. Au vu de l’état de santé de Sultan, l’hebdomadaire interpelle tous les Tchadiens à se montrer « sensibles » en faisant parler leur cœur dans un élan de solidarité et de soutien afin de sauver l’artiste.

« Comment sauver l’artiste Sultan ? » insiste Abba Garde. Ce journal note que pour du « folklore », le ministère en charge de la Culture fait gagner des millions à des artistes étrangers, « parfois inconnus, qui font le moindre tour au Tchad ». Pour Abba Garde, Sultan Guy est une « grande icône tchadienne qui mérite mieux ». Il appelle donc les sociétés d’Etat, les ONG présentes au Tchad, ses amis et fans et tout le peuple tchadien à se mobiliser et à procéder à une cotisation pour le sauver.