Le grand meeting des Transformateurs du 8 janvier au stade Idriss Mahamat Ouya et les tractations à un mois du dialogue national sont les sujets qui retiennent l’attention de la presse tchadienne pour la semaine du 10 au 16 janvier 2022.

« Le succès de Succès »

Après un long bras de fer, les Transformateurs de Masra Succès, ont fini par obtenir l’autorisation de tenir leur meeting au stade Idriss Mahamat Ouya. Un stade qu’ils ont rempli le 8 janvier comme ils l’ont promis. « Le succès de Succès », plaque à sa Une L’Observateur qui a fait un jeu de mots avec le prénom du leader de cette formation politique. Pour L’Obs, c’est une première fois dans l’histoire du Tchad qu’un parti politique a réussi à mobiliser plus de 20.000 personnes en moins de 24 heures dans le plus grand stade du Tchad. En effet, rappelle l’hebdomadaire, c’est à la veille du meeting que le ministre de la Jeunesse et des Sports, après avoir reçu en audience Masra Succès, a accordé une dérogation pour la tenue du meeting. Car l’Office national d’appui à la jeunesse et aux sports (ONAJES), argumentant que le stade était en chantier le leur a refusé.

Avec « Démonstration de force », Le Visionnaire embouche la même trompette. Le journal a constaté que c’est « une scène de liesse, une marée humaine qui s’est drainée au stade Idriss Mahamat Ouya pour le grand meeting ». Ce journal qui a d’ailleurs publié l’intégralité du discours de Masra Succès note qu’«Infatigables, les militants et sympathisants de Les Transformateurs ont bravé les rayons du soleil et la soif » pour répondre à l’appel de leur leader.  

Le Citoyen estime également que « Les Transformateurs bandent les muscles ». Pour le journal de Goual Nanassoum, c’est un défi relevé parce que ce parti était qualifié de parti des réseaux sociaux.

Les Transformateurs ont organisé ce meeting, dans la lignée de leurs précédentes actions pour un Tchad de justice et d’équité. Plus particulièrement pour une gestion inclusive de la transition et la modification de la charte avant le dialogue national.

Bientôt le dialogue mais les politico-militaires menacent

Le président de la transition l’a annoncé lors de son message à la nation le 31 décembre, le dialogue national inclusif et souverain débutera le 15 février.

« Tout est fin prêt pour la tenue du dialogue », annonce Le Visionnaire. En effet, lors de la désormais conférence de presse mensuelle des membres du gouvernement le 10 janvier 2022, quatre ministres (de la Communication, de la Justice, de la Sécurité et en charge de la Réconciliation et du dialogue) ont donné des assurances. Pour le ministre d’Etat chargé de la Réconciliation nationale et du Dialogue, Acheikh Ibn Oumar, toutes les démarches entreprises par le gouvernement à travers le Comité d’organisation du dialogue national inclusif ainsi que le Comité technique en charge des politico-militaires « convergent pour la réussite de ce grand rendez-vous national, conformément à la date arrêtée par le président du Conseil militaire de transition, lors de son adresse à la nation », rapporte ce titre.

« Le gouvernement de transition rassure sur l’état d’avancement des préparatifs », écrit également La Voix. Face aux journalistes, le ministre d’Etat chargé de la Réconciliation nationale et du Dialogue, Acheikh Ibn Oumar a déclaré, cité par cet hebdomadaire, que toutes les conditions posées par les parties prenantes, notamment celles des politico-militaires ont été prises en compte. « Cependant, informe Acheikh Ibn Oumar, compte tenu des contraintes sanitaires, des équations sont en train d’être faites sur les faisabilités et le lieu pouvant abriter ce dialogue », précise Le journal de Djambal Barh.

Mais c’est un tout autre son de cloche du côté de L’Observateur qui assure que « Les politico-militaires menacent ». Le journal renseigne que la « plateforme de Lomé et Alliés » est sceptique quant à l’organisation de ce dialogue. Ces politico-militaires dénoncent, rapporte L’Obs, la mise en place du CODNI (Comité d’organisation du dialogue national inclusif) et du CTS (Comité technique spécial en charge des politico-militaires) qu’ils jugent comme des structures parallèles et qui ont fait retarder ou désorienter les initiatives visant au respect du calendrier du dialogue. Quant à la date du 15 février, ces rebelles indiquent que « celle-ci a été prise de manière unilatérale ». En soulignant que jusque-là aucune date pour le dialogue entre le gouvernement et les politico-militaires à Doha au Qatar n’a été fixée, ils se demandent « comment peut-on parler dans ces conditions d’un dialogue national inclusif proprement dit ? ».