La rencontre entre le président de transition et le leader des Transformateurs et les mots d’ordre des différents camps pour le référendum constitutionnel du 17 décembre 2023 sont au menu de votre revue de presse hebdomadaire.

Poignée de main entre Mahamat Idriss Déby et Masra Succès

Suite à l’accord de Kinshasa signé avec le gouvernement, Masra Succès est rentré au bercail le 3 novembre dernier. Le 19 du même mois, il a tenu un meeting pour s’expliquer devant ses militants sur cet accord. Le lendemain, il est reçu par le président de transition.

« Je t’aime, moi non plus », estime à sa Une L’Observateur avec en illustration, une poignée de main entre les deux hommes sous le regard tout sourire du représentant du facilitateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC). L’Obs qui ajoute avoir l’impression que ces deux hommes politiques viennent de faire la paix « sans se dire la vraie vérité ».

Pour N’Djamena Hebdo, il n’y a pas de doute, « Masra Succès, le nouvel allié de la transition ». Le journal relaie en effet les propos du leader des Transformateurs. « Le général Mahamat, mon frère et son équipe peuvent compter sur nous comme un allié du peuple qui veut la justice et l’égalité parce que pour la suite, c’est le peuple qui sera copilote de la transition pour permettre un atterrissage à l’aéroport de la démocratie », a-t-il annoncé à ses militants.

En tout cas, tranche le trimensuel La Roue, « c’est la France qui a misé sérieusement sur de bons chevaux pour gagner l’ordre : Mahamat Idriss Déby et Succès Assyongar Masra ».

La dernière ligne droite en vue du référendum constitutionnel

La campagne pour le référendum constitutionnel du 17 décembre a été lancée le 25 novembre dernier. En rappel, il y a le camp du boycott, celui des fédéralistes qui appellent à voter non et en fin la coalition en faveur du Oui.

Ce dernier camp justement est piloté par le Premier ministre et président de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR), Saleh Kebzabo. « Kebzabo le grand manipulateur », pointe ainsi L’Observateur. L’hebdomadaire renchérit que le Premier ministre de transition a réussi son « coup de maître en mettant la majorité des opposants en coupe réglée. Il a convaincu les chefs de partis de l’opposition et autres partis politiques satellitaires à signer une “déclaration commune” qui les lie avec la transition et le MPS, pour un “oui” massif au référendum constitutionnel qui pointe à l’horizon ».

Si les partisans du « Oui » sont dans les startings blocks, l’ancien Premier ministre Pahimi Padacké Albert appelle au boycott. Son parti, le RNDT-Le Réveil dénonce en effet « un processus biaisé », rapporte le quotidien Le Progrès. Il fustige notamment l’organisation de ce scrutin par la CONOREC, dirigée par un membre du gouvernement (Limane Mahamat, le ministre de l’Administration du territoire), mais aussi le non-respect des résolutions du dialogue national inclusif et souverain qui a recommandé deux projets de constitution avec un Etat unitaire décentralisé et un Etat fédéral.

Abba Garde qui semble comprendre le choix du parti du coq blanc écrit que malgré qu’il cogère la transition, le parti se démarque de la logique du « mépris et de l’insolence de la gouvernance actuelle dont la finalité ramènera le Tchad plusieurs années en arrière ».

Mais pour N’Djamena Hebdo, c’est un boycott « perdu d’avance ». Le journal étaye sa thèse par le fait que l’opposition au référendum part en ordre dispersé et qu’il n’est pas sûr qu’ils aient la liberté de mener leurs différentes activités. « Mahamat “Kaka” ne les laissera pas faire. Il tiendra son référendum coûte que vaille, quitte à mater toute contestation violente ou même pacifique », craint-il.