Le regain de l’insécurité dans la capitale et le retour au pays des exilés, dont le plus en vue est Abakar Adoum Manany, sont les sujets qui font les gros titres de la presse tchadienne pour la semaine du 13 au 19 décembre 2021.
« N’Djamena, no man’s land »
L’insécurité inquiète les N’Djamenois. Entre l’attaque des domiciles de l’ancien Directeur général des douanes, Mahamat Abdelkerim Charfadine, du général Hamouda ou encore de Khazali Mahamat Acyl, frère de l’ex-première Hinda Déby Itno, même les hautes personnalités n’y échappent pas.
« Interminables crimes en plein cœur de la capitale », pointe le Visionnaire qui estime qu’« alors que les yeux sont rivés sur le dialogue national inclusif, des scènes obscènes, semblables aux films hollywoodiens, se produisent en plein cœur de la capitale ». Des particuliers se rendant justice, ouvrent le feu en plein jour, poursuit le journal.
Pour N’Djamena Hebdo, N’Djamena est un « no man’s land ». Car, écrit l’éditorialiste, « avec ces dernières agressions, l’on a franchi, un grand pallier de l’échelle de l’insécurité ambiante dans laquelle nous vivons depuis la mort du Maréchal Déby, fin avril 2021 ».
Face à la montée de l’insécurité, le gouvernement a tenté de réagir, notamment en interdisant le port d’arme à N’Djamena. Mais le Sahel doute de l’application de cette mesure « du fait de l’incivisme de certains individus véreux ».
Même pensée du côté de Abba Garde. Selon l’hebdomadaire, cette décision qui n’est pas nouvelle risque de ne pas donner entière satisfaction car, indique-t-il, de telles décisions ne sont jamais respectées par « les hommes du sérail ».
Des exilés rentrent pour le dialogue
En transition depuis huit (8) mois, le Tchad s’apprête à organiser un dialogue national. Dans cette logique, quelques exilés ont répondu à la main tendue du président du Conseil militaire de transition et sont rentrés. Ainsi, les activistes Makaïla Nguebla, Abel Maïna, Habib Ben et Hissein Daga Taïrou sont retournés au bercail le 5 décembre dernier. Mais l’Observateur se demande s’il faut espérer « à la bonne foi du régime de Déby fils quant à la garantie de leur sécurité ».
Mais le retour le plus marquant est celui de l’homme d’affaires Abakar Adoum Manany, après 17 ans d’exil. Pour N’Djamena Hebdo, c’est un « retour plein d’optimisme » dans l’optique du processus de dialogue et de réconciliation. L’Observateur quant à lui s’interroge sur les raisons qui l’ont poussé à rentrer. Comme pour lui répondre, Abba Garde se demande si Abakar Manany n’est pas « l’homme providentiel » du CMT. En effet, détaille le journal, Abakar Manany qu’il présente comme l’un des grands financiers de certains mouvements citoyens dont Wakit Tamma, est l’une des plus grandes trouvailles que le CMT a pu dégoter en Europe. Car, signale le journal de Moussaye Avenir De La Tchiré, Abakar Adoum Manany a « changé de fusil d’épaule après une longue lutte en Europe et des critiques acerbes envers le CMT ».